154 km – 3200 m de D+
Pour ce jeudi 5 août, je suis dans ma deuxième semaine de vacances.
La frustration est à son comble car la météo ne me laisse aucun répit et me fait m’adapter et revoir chaque jour mes envies et mes objectifs… Bien sûr, ma traversée des Pyrénées est tombée à l’eau… Moi qui avais besoin de 5 jours sans pluie consécutifs, il n’y en a même pas 2… Avec 2 semaines de vacances en plein coeur de l’été j’espérais mieux, d’autant que lors de mes précédentes vacances fin mai / début juin, j’avais terminé avec 1 jour de soleil en 2 semaines…
C’est d’autant plus frustrant que là, j’ai les jambes, la forme que j’ai réussi à avoir, en témoigne ma grosse sortie à plus de 8000 m de D+ une semaine auparavant et c’est la frustration qui prend le dessus du coup…
Les objectifs disparus, je commence à m’éparpiller. Pour ce jeudi il fera enfin beau toute une journée entière, ce sera la première de mes 2 semaines. Mais du coup l’après midi j’ai prévu sortie avec une copine. Il faudra que je rentre tôt, pour 15h30.
J’envisage d’aller juste tourner les jambes tranquillement en attendant d’avoir une journée complète pour me faire plaisir.
Du coup là, je comptais partir pour enchainer le col du Tourmalet, Luz Ardiden et le col du Tourmalet par l’autre versant pour rentrer. De quoi faire une belle sortie de 170 km, près de 4500 m de D+ et rentrer à l’heure.
Mais il y a le petit détail quand il n’y a plus d’objectif, c’est que quand mon réveil a sonné à 6 h…j’ai eu la flemme de me lever… héhé. Je me suis donc recouché et réveillé à 8h15. Avec plus de 2 h de retard c’est plus la même histoire^^
Je mange en vitesse, je change mes plans, je choisis donc d’aller grimper le col du Tourmalet par les 2 versants sans aller à Luz Ardiden.
Allez, j’enfourche le vélo. Il fait beau et déjà il fait doux. Je ne suis pas encore sorti de Tarbes que j’ai l’impression d’avoir les jambes lourdes.
Bon tant pis, dans les cols j’imagine que ça ira mieux.
Je pédale dans la plaine et la vallée. Les kilomètres défilent. C’est vrai que remonter la vallée aujourd’hui ne m’emballe pas, mais je sens aussi que j’ai de la force dans les jambes.
Il y a un peu de circulation sur la route de la vallée, mais bon il est tard aussi et c’est rare que je sois à cette heure-ci à cet endroit…
J’arrive à Sainte Marie de Campan, c’est parti pour l’ascension. Je la commence tranquille parce que je n’ai pas spécialement d’objectif. Il y a beaucoup de cyclistes. J’en dépasse pas mal et les encourage. Beaucoup de voitures passent aussi et je ne le sais pas encore mais ça va être catastrophique…
A un moment un groupe de 5 cyclistes me dépasse sans dire bonjour, ils vont pas beaucoup plus vite et l’un d’eux ne cesse de se retourner pour voir si ils creusent l’écart. Ça me fait un peu sourire car je sais déjà que je les rattraperai tôt ou tard, car on est encore dans la partie roulante^^
A Gripp, c’est parti pour 12,5 km à 9 %. Je hausse le rythme un peu instinctivement, il y a du monde qui grimpe et ça a tendance à se faire prendre au jeu^^
Je grimpe entre 12 et 13 km/h la plupart du temps donc c’est chouette. Je tourne bien les jambes, je ne me mets pas dans le rouge et je rattrape du monde y compris ceux qui m’avaient dépassé sans dire bonjour au début.
Dans la traversée de La Mongie, la foule est incroyable, il y a du monde partout, des voitures partout, les parkings débordent, j’ai rarement vu ça… Il est 11h passées et c’est vrai que c’est rare que je sois à cette heure-ci dans le Tourmalet en plein été, d’habitude j’y passe bien plus tôt. J’ai l’impression de découvrir à quoi ressemble le Tourmalet en plein été et je suis content de ne pas voir ça tous les jours…
Alors que je traversais la station, une voiture garée en bataille à droite se met à reculer et à sortir de sa place au moment où moi j’arrive en plein effort, je me déporte vers le milieu de la chaussée pour ne pas me faire rentrer dedans et là la voiture se met à avancer à ma droite mais n’accélère pas et pendant ce temps, des voitures arrivent en face et moi je me retrouve coincé sur le milieu de la chaussée. Je me mets à crier bien fort pour qu’il avance, ça fait tourner la tête de beaucoup de monde et le conducteur me dit qu’il veut faire demi tour, ah je n’étais pas content, j’ai hurlé pour qu’il s’arrête et me laisse passer pour que je puisse me remettre dans la voie de droite.
Décidément… J’ai relancé bien fort derrière pour me défouler. Sur le final j’ai accéléré dans les 3 derniers kilomètres. Je me suis fait plaisir.
En passant le dernier virage, salutations à la chère photographe et je termine la dernière rampe en tournant bien les jambes et là, il y a des voitures garées partout sur les bords, je n’en reviens pas de tout ce monde… Et en arrivant au sommet, bim, je dois mettre pied à terre, ça bouchonne, des campings car galèrent pour se croiser… Dingue… Pffff….
Les motards sont nombreux, les cyclistes aussi, les voitures garées n’importe où et ce chantier en court, quel bazar.
1h18 pour cette ascension.
Je n’ai pas dû m’arrêter plus de 15 secondes à tout casser, juste pour prendre une photo du paysage et je suis reparti direct de l’autre côté pour descendre sur Luz Saint Sauveur.
Et là, au premier virage alors que j’ai plein de motards juste derrière et des voitures, la camionnette devant moi, ralenti, ralenti jusqu’à s’arrêter dans le virage. Pffff, je contourne dans l’épingle par la gauche du coup et à ce moment là, la camionnette oblique vers la gauche au moment où je suis là pour aller se garer le long de la route de l’autre côté en plein virage là où il y a les photographes qui n’ont plus de place… Je gueule pour que le conducteur voit que je suis là et dans le même temps il se fait klaxonner par les motards qui le passent à droite, les voitures derrière et celles d’en face et les photographes râlent dessus aussi. Quel bazar !!
Un peu plus loin je réussis à me défaire de 3 camping-car et je peux filer un peu plus tranquillement dans la descente. Mais du coup pas question de m’arrêter trop souvent pour prendre des photos pour ne pas me faire rattraper.
Et là à un moment, des personnes à pied dans l’herbe dan le talus à gauche de la route font peur à 5 ou 6 brebis et sans crier gare, elles détalent et sautent sur la route en galopant au moment où moi j’arrive à près de 60 km/h, juste le temps de lancer à voix haute un « Oh m**** ! », d’écraser mes manettes de freins et de serrer les dents, j’ai réussi à ne pas bloquer mes roues, mais là je me suis vu les percuter et prendre une énorme gamelle. Mais là, miracle, j’ai un ange gardien bien réactif, je ne sais pas comment ça s’est fait car je n’avais pas le temps de m’arrêter et je suis passé, ma roue avant à légèrement touché une patte d’une brebis qui partait vers la droite, donc pas de mal ni pour elle ni pour moi, mon bras gauche est passé dans la laine d’une autre brebis et le museau d’une autre m’a effleuré un mollet. C’est la première fois de ma vie que je rentre en contact avec des animaux sur la route comme ça ! Pfff ces gens qui les ont effrayer… Dingue… Les autres autres cyclistes qui grimpaient en face ont eu bien peur pour moi aussi je crois.
J’ai continué ma descente en me disant que non, je ne pouvais pas remonter le Tourmalet dans un tel bazar, j’étais en colère après tout le monde (c’est rare quand même). Du coup je décide qu’une fois en bas à Luz Saint Sauveur, je vais aller faire l’ascension à Luz Ardiden puis rentrer par la vallée des Gaves par Argelès, Lourdes et tout ça, pas la vallée que je préfère, plus longue et plus exposée aux vents mais là le Tourmalet c’est non…
En bas je fais un arrêt à la fontaine car c’est vrai que je n’ai ni mangé ni bu depuis le début de la sortie, soit plus de 70 km et près de 1900 m de D+, oups^^
J’ai trouvé une peluche par terre que je suis allé déposer au restaurant à côté, j’ai mangé 2 barres céréales et après 5 minutes de grignotage, c’est parti pour l’ascension à Luz Ardiden !
13 km à 7,7 % de moyenne.
Et là, c’est un régal, il n’y a presque plus personne, juste quelques cyclistes et c’est tout. Que ça fait du bien !! Bon du coup je vais refaire le même enchainement qu’en juillet^^
Les 2 premiers kilomètres sont roulants et je m’endors un peu avant de relancer quand la pente se cabre un peu plus. Je suis content de pouvoir quand même grimper en relançant et en me faisant bien plaisir après avoir déjà fait une belle montée du Tourmalet avant.
J’ai bien apprécié cette ascension. A un moment, un cycliste (un espagnol), me dépasse comme une flèche !! Outch !! Il m’a laissé sur place, j’avais l’impression d’être collé à la route alors que je grimpais bien xD Je me suis retourné et j’ai vu au loin les autres cyclistes que j’avais dépassé un peu plus tôt, donc le problème ce n’était pas moi, c’était l’autre gars qui était sur une autre planète. Sûrement un très bon amateur car il avait quand même une voiture avec marque et vélo de rechange qui l’attendait là haut.
Dans les derniers kilomètres tout en lacets, j’aperçois un duo de cyclistes qui roulent et se trouve à 150 mètres derrière moi. J’accélère et roule comme je peux sur les 3 derniers kilomètres. Ils reviennent petit à petit à 100 m mais je réussis à recreuser les écarts dans le dernier kilomètre, ouf j’en termine^^ C’était bien sympa cette partie de manivelles.
C’est dommage j’ai mis tout juste plus d’une heure pour grimper, si j’avais été plus vite sur les parties roulantes du début, ça l’aurait fait.
Au sommet, comme au Tourmalet, j’ai dû m’arrêter grand max 15 secondes, le temps de prendre une photo et j’ai entamé la descente de suite sans manger ni boire, je ferai ça dans la vallée.
A Luz Saint Sauveur, c’est parti pour 52 km de vallée. Ben dis donc^^
Dans les gorges de Luz, j’ai l’impression de bien pédaler jusqu’à ce que 3 cyclistes me dépassent en me laissant littéralement sur place xD Ben décidément^^ Je ne suis vraiment pas sur mon terrain^^
Mais après je pédale franchement bien juqu’à Argelès, Lourdes que je traverse plutôt bien, Juillan et Tarbes. Je n’ai presque rien mangé et pourtant à aucun moment je n’ai flanché sur le retour.
Ça fait plaisir une sortie comme ça !!
Je suis rentré à 15h20, pile pour être à l’heure ensuite avec la copine pour aller en ville.
154 km et 3200 m de D+ pour tourner les jambes et l’impression d’avoir découvert à quel point le Tourmalet c’était désagréable en plein été, de quoi me dire encore plus à quel point j’ai de la chance de l’avoir en hors saison !
En tout cas une sortie comme ça pour tourner les jambes en grimpant plutôt bien, ça me laisse encore plus frustré de ne pas avoir eu une bonne météo pour mes vacances…
Commentaires récents