1 an après une belle sortie le 1er mai 2011 durant laquelle j’avais hissé mon vieux VTC au sommet du col du Tourmalet sur le 39 dents, j’ai pu refaire une belle sortie sur un autre mythe du milieu cycliste.
Voilà donc le résumé d’une sortie que je peux dire mémorable je pense!
Je vais reprendre depuis le début.
Une fois que j’ai trouvé mon stage dans le Vaucluse. L’idée de monter le Mont Ventoux par les trois versants m’avait effleuré bien sûr. Comment ne pas y penser?! Ce fameux club des Cinglés du Ventoux. Cependant, à titre personnel, je ne cherchais pas à faire partie de ce club forcément.
Lorsque j’ai commencé mes sorties dans la région le 24 mars 2012, je me suis rendu compte que ça faisait quand même du kilométrage, ne serait-ce que pour atteindre le pied du Mont Ventoux. Venant de Apt, je n’ai pas le choix. De plus avec le VTC aussi beau soit-il, ça reste un handicap. Et après mes premières ascensions du Ventoux cette année en mars, je me souviens m’être dit que faire le Mont Ventoux par les 3 versants avec les Plateaux du Vaucluse à passer avant et après, sur le VTC, ce n’était pas possible. Je m’étais fait une raison.
Et puis finalement…..ce mardi 1er mai 2012 restera longtemps dans ma mémoire!
Depuis la fin du mois de mars, que je suis dans le Vaucluse, j’avais envie de doubler au moins deux ascensions du Mont Ventoux. Malheureusement soit, il faisait froid, soit il y avait du vent, soit je partais tard, soit je n’avais pas les jambes ou tout simplement je n’avais pas envie de me faire mal.
Là, je ne ressentais absolument pas de fatigue des 112km de la sortie venteuse du 28 avril.
Lundi soir (30 avril), bizarrement je pressentais que j’étais prêt à faire une grande sortie. Comme au bon vieux temps, j’ai eu du mal à dormir comme la veille des grandes sorties en 2009 et 2010. Le matin je n’ai pas eu de problème à me lever très tôt malgré le manque de sommeil. J’étais prêt à en découdre!
Il n’y avait pas de vent, pas de pluie, pas trop chaud, pas trop froid, je pouvais prendre ma revanche de ma sortie venteuse de samedi.
Depuis 2 sorties (le 21 avril), je sens que mes jambes sont de mieux en mieux. Mais la météo ne m’a pas permis de faire de grande sortie. Là c’était l’occasion. Il y avait quand même mon problème de douleur au genou gauche depuis 3 sorties qui m’inquiétait énormément! J’ai décidé de baisser la selle de mon vélo car la douleur a commencé lors de la sortie du 14 avril, première sortie après avoir monté la selle de mon vélo.
J’étais prêt à partir! J’ai pris dans mon sac de l’eau et une bouteille de 50cL de coca, ce n’est pas recommandé car ça accentue les crampes mais, pour ma part je n’ai jamais senti d’effet néfaste surtout que je n’en bois qu’une gorgée de temps en temps. J’ai pris mon K-Way, mon gilet jaune au cas où, ma lampe frontale permettant de voir dans la nuit au cas où ainsi que mon feu arrière du vélo.
Je suis parti de bon matin. Il fait 9°C quand j’ai quitté mon appart. Direction, Murs et le col de Murs (627m) pour rejoindre ensuite Bédoin.
Plateaux du Vaucluse :
Massif du Lubéron vu depuis l’ascension du col de Murs :
Au fur et à mesure que je roulais et que je montais, la température baissait… Elle a baissé jusqu’à 4°C! Là j’avais froid au bout des doigts, j’avais les muscles un peu tétanisés. Mais je sentais que les jambes n’étaient pas trop mal et j’ai pris mon mal en patience, réduire le rythme afin de se préserver et en attendant que la température remonte. Depuis l’ascension du col de Murs, la vue sur le massif du Lubéron était bien sympa avec notamment des nuages qui s’accrochaient sur le massif. Cela rendait ce début de sortie agréable.
Je suis arrivé assez rapidement au sommet du col de Murs. Juste le temps de manger une pâte de fruit et je suis reparti dans la descente. Là il ne faisait pas chaud!! Alors que la température était remontée à 6°C, elle est redescendue pendant la descente à 4°C.
Je me suis ensuite retrouvé sur les faux plats et la plaine menant à Bédoin. Le trajet était un peu long mais j’étais bien concentré. Ce qui était particulier c’est qu’à ce moment je ne pensais pas à faire les 3 ascensions. Je me disais juste que j’étais parti pour une grosse sortie, plus grosse que celles que j’ai faites cette année, mais à cet instant je ne pensais pas aux 3 ascensions.
Le voici, le Mont Ventoux :
A Bédoin, il faisait 13°C. C’était le vrai début!! J’ai enlevé ma veste thermique et c’est parti! Les 5 premiers kilomètres à moins de 6% m’ont été très pénibles comme la toute première fois que je l’avais monté le 26 juillet 2011. Les faibles pourcentages ne me réussissent pas… J’avais l’impression de dépenser beaucoup d’énergie sans véritablement trouver le bon rythme.
Une fois le fameux virage à gauche de Sainte Estève passé, c’était la partie raide et pour tout dire j’en étais content! La pente augmente d’un seul coup au-dessus des 9%. Et là c’est parti pour 10km sans répit sur de longues lignes droites, courbes à travers la forêt. Le but pour moi était d’arriver au sommet de l’ascension sans être fatigué. Bien qu’on ne puisse pas monter le Ventoux sans être fatigué en haut, j’ai entrepris de garder ça en tête. J’ai fait attention à garder une fréquence de pédalage régulière sans être en train de forcer.
Je prenais plaisir à grimper et c’était sympa. Au bout de quelques kilomètres, un cycliste m’a lentement rattrapé et pendant environ 1km nous avons roulé côte à côte et discuté. Puis je l’ai laissé filer mètre après mètre. Le VTC ne peut pas faire de miracle…
Pendant de longues minutes, mon compteur indiquait une pente à 10%. C’était tellement long que j’ai commencé à me demander si il n’était pas bloqué…jusqu’à ce que la pente passe à…..11%…
Un peu plus loin c’est moi qui aie rattrapé un cycliste sur un vélo de route. C’est toujours sympa (pour moi, pas pour lui^^). A environ 2km du Chalet Reynard je commençais à avoir faim. J’ai poursuivi jusqu’au Chalet et là je me suis arrêté pour manger une pâte de fruit et boire un peu. Cela faisait 66km que j’étais parti et je n’avais toujours pas bu d’eau! J’en ai aussi profité pour recalibrer l’altitude de mon compteur. Il y avait un bus de touristes d’Indre et Loire qui était là.
Pas de vent, plutôt ensoleillé avec quand même des nuages, bref sympa quand même. J’ai entamé les 6,5 derniers kilomètres dans la rocaille. J’avais un bon rythme et c’était vraiment agréable, cette partie m’a paru plutôt facile. Je n’ai pas pris beaucoup de phots, je préférais resté concentrer. De toute façon, je me disais que j’aurais tout le temps pour en prendre des photos par la suite. J’en ai quand même pris quelques-unes tout en roulant, avec les nuages qui arrivaient.
En passant au col des Tempêtes, je n’ai pas pris le temps de m’arrêter prendre des photos, mais belle vue quand même :
Juste après le passage devant la stèle de Tom Simpson, 3 cyclistes me dépassent, le 3eme me lance « Je t’ai vu samedi vers les Abeilles! Ça fait 2 fois! Je te voie partout! » Et je lui lance « A la prochaine alors! ». C’est toujours sympa. En passant au niveau du col des Tempêtes, la vue est superbe sur les Alpes mais je n’avais pas envie de m’arrêter, j’ai pris deux photos en passant mais je n’ai pas vraiment pu cadrer. Dans les dernières centaines de mètres juste avant le sommet, un photographe professionnel était là et prenait des photos. Il m’a donné sa carte. Et juste après c’était le dernier virage! Le fameux dernier virage très raide. Et pour le fun je l’ai passé en danseuse mains en bas du guidon et j’ai continué les 60 derniers mètres très raides qui mènent au sommet. Les nuages arrivaient. Il commençait à y avoir du monde. Le temps de prendre quelques photos rapidement et de manger une pâte de fruit, j’ai remis ma veste thermique, mon K-Way et je suis parti direction Malaucène après seulement 5min d’arrêt en haut du Ventoux. Il ne faisait pas chaud! 5°C au sommet! Cette fois je ne me suis pas posé trop de questions avant de descendre sur Malaucène. Je n’étais pas trop fatigué, j’y suis donc allé et puis on verra ensuite! Ce n’est pas si simple à se dire car après il reste obligatoirement le Mont Ventoux à remonter puisque je partais complètement au nord, c’est à dire loin de la direction de Apt.
Et de 1!!!
Je me suis arrêté au tout début de la descente car la vue était très belle et les nuages arrivant, je voulais prendre quelques photos. J’ai ensuite dévalé la pente. Quel froid terrible!! J’avais les doigts gelés!! Je tremblais sur mon vélo…. Je repérais les portions de faux plats permettant de souffler et au fur et à mesure que je descendais, j’avais de plus en plus confiance car je me rendais compte qu’effectivement avec toutes ces portions moins raides permettant de souffler, la montée par Malaucène est moins harassante que celle par Bédoin!
Photos prises au début de la descente vers Malaucène :
En entrant à Malaucène, je me suis arrêté devant le panneau du village! Puis j’ai continué à descendre quelques centaines de mètres jusqu’au panneau annonçant le début de l’ascension du Ventoux. Et là…..j’ai fait demi tour pour réattaquer le Mont Ventoux! J’allais enfin faire l’ascension par Malaucène! J’ai juste enlevé mon K-Way. J’ai décidé de garder ma veste thermique, j’ai mangé une pâte de fruit et hop! Direction l’ascension!
C’est parti pour la 2e!
Les deux premiers kilomètres ne sont pas trop difficiles. C’est en passant la borne indiquant le sommet à 19km que les choses sérieuses commencent de nouveau. J’étais globalement satisfait des sensations. J’avais les jambes me permettant de relancer régulièrement et de garder un pédalage fluide et régulier. J’ai ouvert ma veste thermique et j’ai pédalé ainsi régulièrement sans à coup. J’étais content, j’aimais bien. Cependant, je commençais rapidement à avoir faim de nouveau. Je me suis donc dis que j’allais m’arrêter au belvédère se trouvant presque à 1000m d’altitude. Cela me permettrait de m’arrêtait après avoir déjà repris pas mal d’altitude. J’étais content d’y arriver au Belvédère. Il se trouve juste après un kilomètre facile à 5 ou 6%. A ce moment là j’étais à 12km environ du sommet. Je me suis arrêté le temps de manger deux pâtes de fruit et de prendre une photo de la vue. J’y étais déjà passé l’an passé.
Au belvédère :
ça va piquer un peu là :
Je suis rapidement reparti et d’un seul coup la pente devient très raide et c’est là que j’ai pensé que je devais probablement être au début de la rampe très raide de 4km. Les jambes ont fait un peu mal en repartant quand même!! Chose que je n’ai pas ressenti au moment d’entamer l’ascension à Malaucène. Mais heureusement rapidement la douleur s’est estompée. Là je suis passé devant une borne indiquant le kilomètre suivant à 12%. J’ai pris une photo en passant, juste avant de relancer l’allure. Ce premier kilomètre a été raide quand même, les jambes commençaient à se faire sentir et la fatigue générale était de plus en plus importante aussi. De plus les longues courbes ou lignes droites n’arrangeaient pas les choses! Je me motivais en me disant qu’il était peu probable qu’il y ait d’autres kilomètres aussi raides par la suite, je me disais donc que j’étais en train de faire le plus dur…quand je suis passé devant la borne suivante indiquant le prochain kilomètre à 11%, j’ai arrêté de me dire ça^^ Mais plus que bizarrement bien que ça devenait dur, je prenais plaisir toujours à pédaler sur ce rythme régulier. Dans le kilomètre suivant à 10,5%, j’ai rattrapé un autre cyclotouriste qui avait un peu plus de mal. Nous avons échangé quelques mots quand je ‘lai dépassé puis il s’est accroché à ma roue pendant quelques mètres. Je restais concentré dans mon pédalage. Le kilomètre suivant à 9% m’a paru plus facile. Il commençait à faire frais par contre… Régulièrement je me mettais en danseuse afin de relancer et de détendre les jambes. Et là je me disais quand même que c’était agréable d’avoir encore des jambes et de pouvoir encore se permettre de rouler en gérant ses forces sans être à l’agonie en train de faire ce qu’on peut à chaque tour de pédale. C’est le genre de sortie dont j’avais envie, de forts pourcentages, un gros enchainement et des jambes me permettant de toujours prendre plaisir à rouler! Juste après, il y a un kilomètre plus facile. Ouf ça y est la rampe difficile est passée. Je me suis arrêté au Chalet Liotard à environ 7km du sommet. J’ai mangé une pâte de fruit, fermé ma veste thermique. Le cyclotouriste que j’avais dépassé avait été décroché et m’a rejoins lorsque je me suis arrêté au Chalet Liotard. Il s’est arrêté aussi et nous avons un peu discuté. Je ne me suis pas trop attardé car le brouillard arrivait et il faisait de plus en plus froid. J’ai allumé mon feu arrière et je suis reparti à l’assaut des 7 derniers kilomètres. Là les jambes allaient beaucoup mieux!! La pente était entre 8 et 9% et j’étais content d’y être! Là c’est plaisant et presque grisant d’être à ce stade de la sortie sur ces pentes et avec ces sensations! En plus alors que j’entrais dans le brouillard je me rendais compte que ce n’était pas du tout un brouillard épais et que c’était en fait juste quelques nuages qui s’accrochaient au sommet du Mont Ventoux. Par contre il faisait de moins en moins chaud. La vue était donc un peu masqué mais à certains moments il y avait des trous qui se formaient dans les nuages et laissaient entrevoir la plaine complètement en bas avec les monts de la Drôme, c’était tout simplement magnifique, une ambiance toute particulière! Que c’était beau! A 3km du sommet environ, on sort de la forêt et là devant nous se dresse si haut et si imprenable, le Mont Ventoux avec cette route qui se dessine si raide sur ces parois! Et plus que bizarrement alors que ce genre de vision peut paraître insurmontable à grimper, là ça m’a encore plus donné la pêche et la motivation! Avec cette ambiance un peu brumeuse, ça donnait vraiment une atmosphère que j’ai adoré! A 2km du sommet il restait « tout simplement » 210m à prendre encore en altitude! Et bien je dois dire, que j’ai été plutôt facile et j’ai même pu prendre tout en grimpant des photos du radôme ou même du sommet qui se distinguait dans le brouillard.
En sortant de la forêt à moins de 3km du sommet :
Magnifique les dernières centaines de mètres avec ce petit brouillard!
Et pour le fun, le dernier gros virage et les dernières dizaines de mètres je les ai passées en danseuse mains en bas du guidon!
Et ça y est c’était le sommet! Pour la deuxième fois de la journée! Il y avait encore du monde. Une dame m’a pris en photo et m’a félicité en me disant qu’il fallait de bonnes jambes pour monter le Ventoux avec ce vélo. Je me suis gardé de lui dire que j’en étais à la deuxième, j’avais déjà la tête en train de se poser des tas de questions… Et du coup, le fait d’arriver au sommet pour la 2e fois de la journée, ça ne m’a fait ni chaud ni froid car je me demandais si je faisais la 3e ou pas… Le risque était de rentrer tard et d’avoir un gros coup de barre en pleine montée…. En plus l’ascension par Sault c’est celle que j’aime le moins sans parler de la descente que je n’aime pas trop!
Et de 2!!
Je ne me suis pas attardé trop longtemps au sommet car il en faisait pas chaud. Déjà que sur la fin de l’ascension par Malaucène j’avais ma veste thermique fermée, au sommet c’était encore plus froid! De plus étant donné que de toute façon pour rentrer sur Apt je devais descendre sur Sault, ça me laissait toute la descente pour réfléchir et aviser si je faisais la 3e montée ou pas. A ce moment là, mon compteur affichait environ 3800m de D+.
Dans la descente il faisait de moins en moins froid, c’était plus supportable. Les nuages sont seulement accrochés sur le sommet.
La descente se fait sur une route plutôt en mauvais état sur laquelle les chocs sont nombreux. Je devais être probablement un peu tendu car une fois arrivé à Sault, j’avais très mal à la plante du pied gauche! Lorsque je me suis arrêté pour faire demi tour, je ne pouvais presque pas poser le pied par terre… J’ai décidé de faire cette troisième ascension et de prendre le risque de rentrer très tard. Je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais, je n’avais jamais été aussi proche de faire les 3 ascensions!
Depuis le belvédère dans la descente vers Sault :
Sault, vers la fin de la descente, bientôt le demi-tour pour la 3e :
Je n’ai pas dû m’arrêter plus de 3 minutes et je suis reparti pour l’ascension par Sault! Cette interminable ascension! Heureusement les 20 premiers kilomètres jusqu’au Chalet Reynard ne sont pas trop raides. Je suis monté sur le 38 dents jusqu’au Chalet sans soucis. J’étais la plupart du temps assis et je relançais régulièrement en danseuse. Contrairement à ce qu’on peut penser, je roulais à la limite d’être dans le rouge, j’avais une cadence de pédalage rapide et je voulais faire vite car il fallait rentrer après… Evidemment la fatigue se faisait sentir, mais j’avais de quoi continuer à pédaler de la sorte pendant plusieurs kilomètres. Après 10km je commençais à sentir la faim. J’ai mangé une pâte de fruit et j’ai repris l’ascension. Elle me paraissait interminable