Reprise du vélo après 12 jours de coupure. A première vue ce n’est pas trop long mais il se trouve que les derniers temps entre voyages, vadrouilles, soirées festives et tout ce qui concerne aussi la partie professionnelle, ont fait qu’il fallait arriver à digérer tout et sur le vélo je ne savais pas du tout ce que ça allait donner…
Cette sortie de reprise n’allait pas se faire n’importe où en plus ! En effet, c’est sur les terres tarnaises chères à Seb (Keepthewave) que j’allais me retrouver.
Seb était en RTT et nous avions prévu de pédaler dans le coin, histoire de faire une mise en bouche tarnaise en prévisions de quelques sorties dans la Montagne Noire et notamment le Pic de Nore cet été.
Là, pour me mettre l’eau à la bouche, Seb a concocté un parcours dans le Sidobre, zone montagneuse granitique située à la pointe sud-ouest du Massif Central et donc appartenant à ce massif. Seb sera le guide parfait tout au long de la journée !
J’ai passé la journée de la veille et la soirée sur Toulouse. Et le matin j’ai pris le train pour rejoindre Seb chez lui dans un village à une grosse dizaines de kilomètres de Castres. 1h de train et m’y voici. Seb m’attend à la gare.
Le ciel est bleu et il n’y a pas trop de vent…pour le moment. Le début d’une sacrée journée de vélo.
En arrivant à la gare, le début d’une belle journée :
700m entre la gare et chez Seb. Quelques minutes pour se préparer et jeter un œil sur le magnifique Atelier Vélos bricolé par Seb et aussi sur sa bibliothèque spéciale cyclisme, puis nous nous sommes élancés.
Départ :
Nous quittons Vielmur sur Agout pour prendre très vite les petites routes sur lesquelles nous serons bien tranquille. Direction Castres pour commencer. Le ciel est magnifique malgré quelques nuages qui s’accrochent sur le Pic de Nore au sommet de la Montagne Noire. Le vent ne se fait pas encore trop sentir et est plutôt favorable en ce début de sortie.
Le parcours va être une succession de montées et de descentes avec une montée plus longue en fin de première moitié du parcours.
D’emblée le paysage est très agréable, un vrai plaisir de pédaler. En plus comme la route est tranquille avec peu de circulation, nous pouvions discuter.
Ciel magnifique au début :
La Montagne Noire avec quelques nuages accrocheurs :
Nous avons déboulé à Castres au bas d’un faux plat descendant et là j’ai suivi le guide qui m’a fait visiter le centre historique. Nous sommes passés devant le musée Jean Jaurès, on est allé voir les jardins dessinés par Le Nôtre, dessinateur des jardins de Versailles. Magnifique à voir ! Petit tour ensuite pour voir l’Agout et les anciennes maisons des teinturiers qui donnent juste sur l’eau.
Le musée Jean Jaurès, natif de la ville :
Les jardins dessinés par Le Nôtre :
Après cette visite de Castres bien sympa, nous avons quitté la ville en passant devant le quartier de son enfance et nous avons attaqué la plus longue montée de la journée. Une montée de 11 km à peu près qui va nous faire passer de 200m à 700m d’altitude. La route est tranquille et boisée au début avant d’avoir un peu plus de points de vue sur la Montagne Noire juste en face de nous. Plus la journée avance, plus le vent se lève et les nuages s’estompent au dessus du Pic de Nore, ce qui nous permet d’apercevoir l’antenne du sommet.
La montée est sympa et nous pédalons côte à côte sur des pentes entre 5 et 6% souvent. De mon côté je suis plus que satisfait de mes jambes, et pour cause, je suis en train de grimper sur le grand plateau et ce sera le cas sur toute la sortie ! Moi qui craignais que le repas au McDo de la veille allait peser.
Un peu plus haut dans la montée, nous entrons dans ce qui fait l’originalité même du Sidobre : le granit. Nous nous retrouvons dans un paysage parsemé d’énormes rochers de granit qui sont partout autour de nous.
Nous traversons ensuite les zones où sont situées les carrières de granit, quelques camions nous dépassent mais ça reste tranquille. C’est assez drôle de voir des tombes en granit exposées sur le bord de la route.
Nous sommes entrés dans le village de Saint Salvy de la Balme qui se situe presque au sommet. Il abrite les travailleurs des carrières et est donc assez particulier à voir avec les piliers de boites aux lettres en granit, les encadrements de fenêtres et de portes en granit, les bordures des trottoirs en granit, la table de ping pong en granit, les bancs en granit et même une partie de la façade de la mairie est en granit^^
Du granit partout :
La façade de la mairie avec des blocs de granit :
Juste après le village, beau point de vue sur la Montagne Noire et le Pic de Nore :
Après le village, la route continue de monter pendant 1 ou 2 km en faux plat. La route au sommet de la crête à 700m d’altitude était balayée par le vent que nous avions de côté. Les nuages se sont fait menaçant d’un seul coup, mais nous avons décidé de continuer le parcours prévu initialement. Seb me prévient qu’après 2 km sur la crête, nous allons attaquer la descente, passer sur un joli pont et que de suite après ça va remonter.
Après les 2 km sur la crête, pas si simple à négocier à cause du vent, nous avons effectivement tourné à gauche pour attaquer la descente. Elle sera assez courte puisque nous ne descendons pas directement tout en bas. Après nous être arrêtés pour laisser passer un camion, nous sommes arrivés sur le pont avec l’Agout en dessous. Magnifique, nous nous sommes arrêtés pour prendre des photos puis nous sommes repartis. Et j’ai zappé la dernière info donnée par Seb : ça remonte juste après le pont. Et juste après le virage à droite qui suit le pont je me suis retrouvé planté tout à droite sur la pente à 8%^^. Je me suis arrêté pour changer 3 pignons à l’arrêt et repartir^^ Et c’est sur 50×16 que je vais avaler cette côte avec des passages à 8% et une bonne portion de plusieurs centaines de mètres à 7%. C’est la première fois que j’arrive à enrouler le grand plateau aussi aisément dans des montées. Dans cette montée nous avons traversé Ferrières et son château, petite impression d’être au pied du col du Soulor pendant un instant^^
L’Agout :
Vue depuis le pont sur l’Agout :
Non non il n’y a pas le col du Soulor dans le coin :
Après cette montée nous la route était plutôt en descente et nous nous sommes laissés glisser jusqu’à Vabre où nous espérions nous ravitailler.
A l’origine nous avions prévus de nous ravitailler à Roquecourbe 21 km plus loin mais nous étions un peu en retard dans notre timing. Malheureusement pour nous, à Vabre il n’y a rien d’ouvert pour nous ravitailler, il est midi passé tout est fermé. Nous nous sommes donc assis pour manger des fruits secs et des pâtes de fruit^^
Vabre, sympa comme village mais un peu mort :
Nous avons repris notre route en direction de Roquecourbe, avec toujours des belles vues sur les énormes blocs de granit et les Labans. Dans cette partie nous étions assez bien abrités du vent. Juste avant Roquecourbe, deux côtes se sont dressées devant nous. Je les ai passées là aussi sur le grand plateau. Nous nous sommes ensuite, laissés descendre sur Roquecourbe.
Toujours du granit :
Magnifique l’endroit :
Les épiceries et boulangerie étaient encore fermées… Nous avons pris un coca dans un bar mais pour un ravito salé consistant, on était à contretemps.
Au bar à Roquecourbe :
Un peu déçus, nous avons repris notre chemin pour suivre une très belle route le long de l’Agout. Bien boisée et agréable, en léger faux plat descendant par moments. Nous nous sommes laissés glissés jusqu’au superbe village de Burlats.
Sur la route très agréable qui nous mène à Burlats, séance photos :
Là, m’sieur le guide a repris ses fonctions. Et c’est ainsi que j’ai appris plein de choses sur les batailles entre les Catholiques et les Protestants qui ont marqué l’Histoire de ces lieux dès le 12e siècle. L’Histoire plus moderne a tourné autour de l’usine de textile fermée depuis 1957.
Les ruines historiques du village sont impressionnantes et magnifiques sur les bords de l’Agout. Par ailleurs ce village est dans une bonne dynamique et accueille un centre de découverte de la musique.
C’est vraiment un endroit superbe ce village. Pour plus d’info sur le lieu que ce soit tourisme ou histoire c’est ici.
Nous avons repris la route pour continuer de longer l’Agout sur quelques kilomètres avant de nous attaquer aux presque 5 km de montée qui mènent au village de Puech Auriol. Certains passages sont à 8% et de longues portions sont à 7%. Et là le vent est de la partie de face. Un bon vent ! On arrive aux 90 km dans les jambes et ça commence à peser. Nous sentions aussi que le ravito n’a pas été optimal à la mi journée. Dans certains endroits j’ai dû m’arracher pour rester sur le grand plateau mais c’était une bonne occasion de réussir à boucler toute la sortie dessus. Le vent soufflait vraiment très fort par moment. Heureusement la vue dégagée sur la Montagne Noire était un régal pour les yeux !
En montant à Puech Auriol, vue superbe :
Une fois en haut, nous avons roulé 1 km sur la grande route balayée par le vent avant de tourner sur une toute petite route vallonnée qui va nous mener au splendide village de Lautrec. Les petites côtes et descentes se succèdent. Après avoir atteint le sommet d’une côte, je me laissais aller dans le faux plat descendant qui suivait en attendant que Seb revienne à ma hauteur, j’allais prendre une photo quand il me dépasse tout à coup en me criant « un chien ! ». Je me suis retourné et j’ai vu qu’il venait de s’arrêter, on a eu chaud…
A la fin du faux plat suivant, nous avons croisé le chemin Jalabert. Il est du coin, de Mazamet exactement. Le jour où il assumera ses dérives liées au dopage, il aura fait un pas en avant…
Juste sublime les couleurs :
Juste après nous nous sommes retrouvés dans une portion terrible, un long faux plat avec vue sur Lautrec, complètement balayé par le vent. Nous étions scotché sur la route avec en plus l’impression visuelle d’être sur du plat alors que ça montait. Et en suivant c’est les 2 km de montée jusqu’à Lautrec entre 6 et 8% que nous avons eu. La vue était superbe avec toujours la Montagne Noire en point de mire. Mais il ne fallait pas s’endormir sur le vélo^^
C’était la dernière montée du parcours. Je commençais à avoir une belle fringale^^ Heureusement les jambes tournaient toujours sur le grand plateau et le rythme était bon.
En direction de Lautrec qui se trouve sur une colline en face :
Lautrec sur la colline à gauche, y a du vent là :
Lautrec :
Superbe vue depuis la montée :
Un petit bout de temps qu’il a pas roulé celui là :
Magnifique la place du marché :
Nous avons fait un tour dans le centre historique de ce très beau village. Les maisons à colombage sont superbes.
A partir de là, il ne nous restait plus que 10 km pour rentrer, avec une alternance de faux plats descendants agrémentés de quelques faux plats montants. Le vent soufflait voir de ¾ face. Nous avons pris des relais assez décousus^^
J’arrivais toujours à enrouler mon braquet le plus gros mais sur les parties descendantes j’avais beaucoup de mal à garder la roue de Seb et j’étais souvent à une bonne dizaine de mètres derrière et à l’inverse dès que ça remontait, là j’étais beaucoup plus à l’aise et je revenais pour pouvoir prendre le relais à ce moment là, mais là c’est Seb qui basculait quelques mètres derrière et ainsi de suite^^
En quittant le magnifique village de Cuq à vive allure^^ :
Nous étions contents en arrivant.
Quelle belle sortie ! Seb m’a fait découvrir de superbes endroits du Tarn, j’ai vraiment apprécié. Le hors d’œuvre avant des sorties à la Montagne Noire est réussi !
En rentrant, une bonne douche puis nous avons bien apprécié la salade de pâtes et le gros gâteau au chocolat préparés soigneusement par sa copine (et joyeux anniversaire à elle au passage pour aujourd’hui!). Le tout accompagné d’une bière méritée.
Miam miam :
Après 1 h de temps, nous sommes retournés à la gare en vélo. J’ai repris le train pour rentrer dans les Hautes Pyrénées. Les 4 h de voyage m’ont paru un peu longues là.
A la gare, fini la tenue de vélo, la journée de vélo se termine, le voyage commence :
Pour notre sortie ça a fait 116 km et 1500m de D+. Pour ma part, moi qui craignais une méforme pour la reprise ça a été tout le contraire et j’ai tout passé sur le grand plateau avec 50×21 en guise de plus petit braquet dans les deux endroits les plus critiques. C’est la première fois que ça m’arrive. C’est bien agréable.
Et merci à Seb qui ne s’est pas ennuyé sur la suite du week end en allant faire un trail de 13 km aujourd’hui en plus des 5 km pour y aller^^
Openrunner sous estime légèrement le D+ sur cette sortie :
(10 commentaires)
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C’est beau la campagne aussi !
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Un peu ouais
Salut Idris
ah magnifique ce petit coin tranquille , franchement à part Castres , je n’avais jamais entendu parler de ce coin là , qui m’as l’air bien, (quoiq’un peu perdu quand même lol)
sans doute un belle région à decouvrir
comme d’hab belles photos , bonne description , on s y croierait lol
à+ pour de nouvelles aventures ,Idris
Laurent
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Salut Laurent
Merci pour ton message
Moi je connaissais un peu Albi, mais le reste du Tarn c’était le néant, j’étais bien content de le découvrir. C’est vrai que c’est la campagne mais j’aime ça
A la prochaine
Salut Idris.
Bon choix le pic de Nore, attention le vent peut souffler fort là-haut. Moi je l’ai fait en 2010 par la route forestière et par Cabrespine. Il y a aussi le roc de Montalet (1259m) comme point élevé dans le Tarn mais c’est court à vélo.
Petite rectification concernant les guerres de religion. Les guerres de religion en France ont débuté au XVIème siècle (dès 1534 les protestants ont commencé à être persécuté et de 1560 à 1598 des armées catholiques et protestantes se sont affrontées avec parfois des massacres aussi) . Avant, au XIIème ou XIIIème siècle, il y avait dans le Sud les hérétiques (Cathares dans le sud-ouest, Vaudois dans le Luberon jusqu’en 1545) brûlés au bûcher par l’inquisition pour avoir critiqué les abus de richesses de l’Eglise et parce qu’ils se passaient des prêtres pour exercer leur religion. Il y a eu une croisade contre les Cathares au XIIIème siècle. Y’a pas mal d’anciens châteaux cathares dans l’Aude. Les quelques Cathares et Vaudois qui restaient se sont convertis au XVIème siècle au protestantisme.
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Salut Anthony,
Merci pour ton message
Et surtout merci pour toutes ces infos historiques très intéressantes
Effectivement, les guerres de religion ont commencé plus tard que ce que je pensais.
Oui effectivement, d’après ce que Seb me dit et ce que j’ai vu sur le net, ça souffle pas mal au Pic de Nore, c’est un petit Ventoux :D. Merci de l’info pour le roc de Montalet, je vais en parler à mon guide
A la prochaine
Que des routes connues pour moi
(même puech auriol, où un copain de lycée a voulu échanger de vélo car il croyait que le mien allait plus vite, ben non, c’était le cycliste ^ ^)
J’y retourne, dans le coin, sans doute début août
Pour le parcours :
– vous auriez pu faire un détour de quelques mètres pour voir le stade du C.O. ^ ^
– à St Salvy : au lieu de descendre sur Ferrières, prendre la route de Lacrouzette pour voir le lac du Merle (avec les rochers dedans), puis petit détour pour la Peyro Clabado (visible depuis le parking en bas)
– à Burlats : petit mur intéressant : https://www.strava.com/segments/2078387
Pour le vent : le vent d’autan que du bonheur…., enfin surtout de dos, car de face, on tient très difficilement les 20km/h
le coin de Lautrec, Jonquieres, Vielmur : je n’ai jamais trop aimé : pas de réelles montées, et ça ressemble au Lauragais
Author
Salut Alex,
J’aime bien le rugby mais bon après juste voir le stade comme ça, je dirais que le détour n’est pas nécessaire^^
Oui oui à Burlats, Seb m’a montré où était le mur, on est allé jusqu’au pied pour voir, mais c’était pas sur notre chemin
Pour le reste je découvrirai au fil des sorties dans le Tarn.
Merci Idris d’avoir partagé mes routes tarnaises pour ce tour vraiment spécial et complet entre Agout et Sidobre… le chapitre 1 est donc clos, le n°2 sera d’un tout autre calibre pour le cyclo-voyageur-reporter pyrénéen !…
Author
J’ai adoré cette journée de vélo. Tu es aussi un excellent guide

Hâte de goûter au 2e chapitre
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