Reprise des descriptions des ascensions effectuées, avec le port d’Aula (2260m). Situé en Ariège (09), le port d’Aula fait partie des plus belles ascensions des Pyrénées entre difficulté et paysages somptueux. Il s’agit d’un col muletier situé sur la frontière franco-espagnole. Mais avant d’être un itinéraire de VTT et de rando, ce lieu a connu des sombres heures liées à l’Histoire du XXe siècle.
Tout d’abord lors de la guerre d’Espagne de 1936 à 1939 quand de nombreux réfugiés fuyant le régime de Franco, ont traversé les Pyrénées notamment par le port d’Aula, en espérant trouver accueil en France. Ils ont, hélas, vite déchanté devant les conditions atroces dans lesquelles ils ont été parqués dans des camps côté français…
Ensuite c’est durant la Seconde Guerre que le port d’Aula a vu passer, dans l’autre sens, des juifs français fuyant les nazis et le régime de Vichy…
Quand on grimpe au sommet et qu’on arrive en haut, il est bon de se souvenir de ces drames et de ces larmes à ce même endroit 75 ans plus tôt.
En ce qui concerne la montée en vélo, le profil est assez sympa à voir. C’est 18 km à 8,7 %. Il s’agit d’un col muletier et c’est le versant français qui est le plus facilement accessible. Le point de départ est à Couflens environ 10 km au sud de Seix dans la vallée du Salat.
L’ascension peut se découper en 3 parties :
D’abord, la partie goudronnée sur les 5 premiers kilomètres. La route se cabre dès le départ et s’élève sur des pentes à 8 % pendant 3 km avant de basculer à 11 %. Les lacets sont nombreux et sont appréciables. Sur cette partie la route traverse une forêt éparse qui permet d’entrevoir la route de la vallée en contrebas.
Ensuite, après 5 km, on arrive à la 2e partie lorsque la route goudronnée prend fin. Là, pendant 4,5 km on se retrouve sur une piste pas forcément très agréable car pleine de cailloux recouverts de beaucoup de gravillons qui font beaucoup patiner. En plus en dehors d’un kilomètre aux alentours de 9 %, sur cette portion, la pente est tout le temps au dessus des 10 %. L’arrivée au col de Pause à 1527m d’altitude marque la fin de cette partie et annonce le final.
Et donc, le final de 8,5 km, c’est la magie du port d’Aula. La piste du col de Pause laisse la place petit à petit à un chemin de montagne assez confortable sur des gros cailloux et de l’herbe. Attention tout de même à quelques rigoles métalliques en travers de la piste avant et juste après le col de Pause.
Le chemin s’élève en lacets nombreux et réguliers et la vue sur ces lacets parcourus est superbe…quand il n’y a pas de brouillard… Sur le final la pente est globalement entre 8 et 9 % avec des passages beaucoup plus raides au dessus de 10 % et d’autres beaucoup plus aisés.
Une fois qu’on passe les 1900m d’altitude (à proximité de l’étang d’Arreau) à environ 4 km du sommet, on bascule dans un décor somptueux. Moins de lacets et plus de courbes mais une vue superbe à souhait sur le Mont Valier (2838m) et la plaine. Un régal pour les yeux d’autant qu’au fur et à mesure de l’ascension on voit le chemin parcouru avec comme point de mire l’étang de Pra Matau (2136m) ainsi qu’une station météo pas loin. Un endroit où l’on se sent bien petit dans l’immensité de la montagne.
L’arrivée au sommet face à l’Espagne qui dévoile ses sommets, est somptueuse avec une borne en pierre indiquant la frontière. Après 18 km à 8,7 %, c’est une satisfaction bien particulière que d’accéder au sommet en pleine montagne sauvage.
Attention dans la descente, il vaut mieux avoir un vélo bien équipé et surtout des bons freins !
Assurément dans le top 5 des plus belles ascensions que j’ai effectuées dans les Pyrénées. Pour le résumé de l’ascension effectuée avec Seb le 11 juillet 2015, c’est ici.
(11 commentaires)
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Le Port d’Aula ou comment se retrouver dans la peau d’un Lapize (ou un autre) découvrant les cols pyrénéens vers 1910 si vous faites abstraction de la partie goudronnée…
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Tout à fait (heureusement qu’on avait pas les étapes de 300 km qu’ils avaient 😀 )
j’avais oublié ce léger détail… 😀
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😀
ou les vitesses qu’ils avaient (ou plutôt qu’ils n’avaient pas 🙂 )
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Tout à fait aussi ! Avec des vélos bien plus lourds aussi.
Magnifique , ca donne envie d y aller de suite , lol
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Ouais c’est un coin à part qui oscille entre paysages magnifiques, difficulté et aussi le côté sauvage et tranquille du lieu 🙂
Tu raconte tellement bien
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😀 Merci Antho 🙂
assurement le plus beau col des pyrenees tant du point de vue du paysage que de l itineraire avec la fin de la route non asphalte et ses nombreux lacets dans un decor somptueux.je l ai grimpe avec un velo type course mais a triple plateaux et de grosses jantes .mais la descente est crispante et beaucoup moins marrante.