Récapitulatif :
- 15 juillet 2017 – 13 km – 50 m de D+ – 2 h de train
- 16 juillet 2017 – 35 km – 400 m de D+ – 7 h de train
- 17 juillet 2017 – J1 : Mont Ventoux (1912 m) – 80 km – 2100 m de D+ – 3h de train
- 18 juillet 2017 – J2 : Barrage d’Emosson (1970 m) – 28 km – 800 m de D+ – 6h30 de train
- 19 juillet 2017 – J3 : col de la Forclaz (1527 m), Grimselpass (2165 m), Furkapass (2436m) – 82 km – 2000 m de D+ – 3 h de train
- 20 juillet 2017 – J4 : col du Saint Gothard (2106 m) / Passo Scimfuss (2242 m), Oberalppass (2044 m) – 75 km – 2100 m de D+ – 1h30 de train
- 21 juillet 2017 – J5 : pass dal Fuorn (2149 m), Umbrail pass (2503 m) / passo dello Stelvio (2758 m) – 84 km – 2550 m de D+ – 4 h de train
Vendredi 21 juillet, nouvelle étape au programme et pas n’importe laquelle. Il va s’agir de mes derniers coups de pédale en Suisse pour rejoindre l’Italie. Avec le point culminant de mon périple et un bel épouvantail dans le viseur, le mythique passo dello Stelvio à 2758 m d’altitude. Un mythe du Giro d’Italia, franchi à de nombreuses reprises et aussi régulièrement annulé en raison de la neige et du mauvais temps au mois de mai à son sommet. Une route connue avec ses fabuleux lacets. Il s’agit du col routier le plus haut d’Italie et le 2eme plus haut d’Europe derrière le col de l’Iseran (2770 m).
La vue depuis son sommet sur les mythiques lacets, c’était quelque chose que j’avais hâte de voir. D’y rouler ou pas, c’était encore à définir.
En effet, j’ai d’abord 4 h de train qui m’attendent avant de commencer mon étape à Zernez au fin fond de la Suisse (à 20 km de l’Autriche). De là, je vais directement commencer par l’ascension du pass dal Fuorn (2149 m), une ascension que j’ai découverte en regardant le profil du parcours que j’avais tracé. J’aurais préféré ne pas avoir cette ascension avant le Stelvio mais il n’y a pas le choix.
Heureusement cette ascension n’est pas trop raide. Seuls les 3 premiers kilomètres et les 2 derniers sont entre 8 et 10 %. En revanche il fait quand même 22 kilomètres de long. Mais en son milieu, une descente de quelques kilomètres sera la bienvenue.
Il s’agira de l’apéro. Une fois en haut, j’aurais environ 15 kilomètres de descente et de plat avant d’avoir ma décision à prendre sur le versant du Stelvio que je grimperai.
J’ai le choix pour attaquer le Stelvio par son versant suisse, via l’Umbrailpass (2503 m), ce qui me ferait une ascension totale de 16,5 km à 8,6 % ou bien descendre jusqu’à Glorenza (un peu plus loin) pour attaquer l’ascension du Stelvio par Prato (le versant des fameux lacets), ce qui ferait 24,2 km à 7,4 %.
Je verrai sur le moment en fonction des jambes mais surtout de la météo…
Pour ce qui est de l’arrivée de mon étape, elle se fera à Bormio, mondialement connue, puisqu’il s’agit du pied du Stelvio où de nombreuses arrivées d’étape du Giro ont eu lieu (la dernière pas plus tard que cette année avec la victoire de Nibali). Pour moi aussi il s’agira de l’arrivée au pied de la descente. Enfin presque puisque mon logement est à 5 km de Bormio sur une côte en direction du passo di Gavia (2621 m).
Mais commençons par le début. Après la super soirée la veille à Disentis, il fallait que je songe à partir. Avant de me retrouver dans le massif de l’Ortles, j’avais beaucoup de train à faire, 4 h de voyage !
C’est vers 6h15 que je suis parti le matin pour aller à la gare qui était juste en contrebas. Il n’y avait pas foule à cette heure-ci.
J’ai installé mon vélo dans le train et c’est parti. Toutes les annonces sont en allemand et en Romanche, mais je savais à quelle heure j’arrivais pour prendre ma correspondance ensuite.
Au moment du départ, la météo était brumeuse puis ça se dissipait petit à petit, certains endroits traversés par le train étaient même bien ensoleillés, mais qu’est ce que je vais avoir plus à l’est?
Le trajet m’a paru long au bout d’un moment car j’avais aussi hâte de m’élancer et d’arrêter de cogiter. Il y avait ce mélange d’excitation mais aussi d’appréhension, d’arriver sans trop de soucis à son sommet, mais aussi d’éviter le mauvais temps.
L’inconnue évidemment ce sont les jambes, les journées s’enchainent, mais je ne sais jamais trop comment elles seront, surtout avec le poids des bagages sur le vélo. Jusque là tout va bien…
En tout cas c’est bien content que je suis arrivé à Zernez au fin fond de la Suisse dans le Canton des Grisons.
L’excitation est à son comble !! Mais surtout bien prendre le temps de manger avant de commencer. J’ai pris une pâte de fruit, puis alors que je venais de commencer à pédaler et que je cherchais la route pour sortir de Zernez, je suis passé devant un supermarché. Ouf. Arrêt pour acheter des croissants. Ce sera suffisant pour le petit déjeuner. J’ai déjà dans mon sac 2 boites de salade de thon pour la journée sans oublier les pâtes de fruit. Ça va le faire.
J’ai mangé un croissant, gardant l’autre pour plus tard.
J’ai trouvé la sortie de la ville et c’est parti.
Comme à chaque étape, l’objectif qui se met à occuper tout l’esprit c’est l’ascension qui m’attend, à savoir le pass dal Fuorn. C’est ce que j’aime dans ce périple, la force des choses oblige à être concentré sur l’instant présent et à voir venir les objectifs les uns après les autres. Et c’est fort appréciable.
Me voilà donc dans le début de la montée du pass dal Fuorn (2149 m). Le ciel est plutôt aux belles éclaircies et Eric qui m’aide à distance en faisant l’informateur météo, me dit que d’après les images satellites, je devrais être épargné aujourd’hui. Ça rassure à ce moment là, mais je gardais un oeil sur le ciel et ça me sera bien utile.
La route se met à grimper, large et en bon état, mais surtout en ligne droite. Il ne me faut pas longtemps pour sentir les jambes lourdes. Je ne suis pas très optimiste sur mon état de fraicheur en haut. C’est vraiment pas de chance. Je sens vraiment le poids des bagages et je me mets très vite tout à gauche sur des pentes à 9 %.
Je me rendrai compte sur ce périple que la forme du moment est bonne et me permet de hisser mes bagages en haut des ascensions avec des braquets de vélo de route, en revanche si je n’avais pas été à ce niveau de forme, ça aurait pu devenir bien plus difficile sans couronne plus grande à l’arrière…
J’étais à l’arrache dans ces premiers kilomètres d’ascension et j’avais hâte d’arriver à la partie descendante, avant la 2e moitié de l’ascension qui est plus roulante.
J’ai rattrapé des cyclos avec des vélos bien chargés, ça fait toujours plaisir de ne pas se sentir seul cycliste sur une route passante comme celle là.
Après 5 km, alors que j’étais content d’être sous les éclaircies, un gros nuage gris commence à masquer l’horizon dans la vallée, mince alors. Très vite les premières gouttes de pluie tombent. Mince alors !!
De suite je m’arrête sous un sapin à quelques mètres de la route et je ne fais pas la même erreur que la veille, je prends la peine de sortir la protection pluie de ma sacoche de guidon pour protéger mes vêtements qui sont là dedans. Pour la sacoche arrière, je n’ai plus de protection pluie car je l’ai mise dans mon sac pour y ranger mes papiers ainsi que mon appareil photo et mon téléphone. Au moins je suis sûr que les choses importantes sont bien au sec.
J’ai profité d’être abrité pour enfiler mon k-way également. Et me voilà reparti. Je sentais que ce n’était qu’un nuage à passer, aussi je me suis mis à pédaler à bloc. Etant donné que la descente n’était plus très loin je pouvais me le permettre pour passer cette zone au plus vite. Et effectivement, moins de 2 kilomètres après, alors que j’étais toujours sous des grosses gouttes de pluie, j’ai attaqué la descente et j’ai poussé un ouf de soulagement en voyant de nouveau des éclaircies peu après. Premier point chaud passé.
Après les quelques kilomètres de descente, la route se cabre de nouveau avec d’abord une portion bien raide. Outch le changement de rythme. Heureusement, après une courbe, la pente s’adoucit et devient juste un faux plat pendant quelques kilomètres. C’est fort appréciable et le décor grandiose. On se sent tout petit dans cette gigantesque vallée glacière digne d’un décor de film. Somptueux.
Après 5 kilomètres qui n’excédaient pas les 4 %, la route se raidit un peu plus aux alentours des 9 %. A nouveau je sens les jambes lourdes, mais ce pourcentage c’était le signe que dans 2 kilomètres j’allais arriver au sommet.
Et effectivement, peu après je suis arrivé au sommet.
Pas fâché d’y être. Les jambes ne sont pas super et ce qui est fait n’est plus à faire. Un bus de touristes était au sommet. Pas super top, il y avait du monde et le bus gâchait un peu la vue du col.
J’ai pris quelques photos et je ne me suis pas attardé, j’ai attaqué la descente de l’autre côté.
Une descente superbe dans un paysage toujours aussi grandiose qui a nécessité plusieurs arrêts photos. Les couleurs étaient impressionnantes, du vert clair pour les grandes étendues d’herbes qui tranchait avec la couleur du ciel et de la route. Très très beau.
Après quelques kilomètres pentus (dans le sens de la descente), la route devient plate et là le vent de face s’est franchement mis à souffler…
Pas super agréable, mais j’essayais de ne pas forcer en pensant à ce qui m’attendait.
Petit arrêt pour caresser mon premier âne suisse. Un petit gris aux grandes oreilles !! J’étais obligé !
Puis je suis reparti. Je cogitais beaucoup car le moment de prendre la décision sur le versant du Stelvio allait arriver. Les jambes n’étaient pas super mais maintenant que la première difficulté était passée je me disais que de toute façon il ne me restait plus qu’une seule ascension, et j’étais prêt à me faire mal à la tronche si nécessaire. Mais en levant les yeux je voyais des nuages certes pas menaçant, mais de plus en plus nombreux…
Que faire? J’ai finalement opté pour la sécurité et ça allait dans le sens des jambes, je ferai l’ascension par l’Umbrailpass (2503 m), le versant suisse du passo dello Stelvio (2758 m). Je ne veux pas risquer de me retrouver coincer à mi-ascension de l’autre côté dans un orage…
Je suis arrivé à Santa Maria de Valmustair et c’est presque à la dernière seconde que j’ai vu le panneau Umbrail et Stelvio vers la droite. Je me suis arrêté juste après.
Il faisait chaud et j’ai enlevé mon k-way. Par ailleurs c’était la mi-journée, j’avais faim et j’ai mangé une boite de salade de thon ainsi que quelques noix.
J’avais encore suffisamment d’eau dans mes bidons.
A cet instant il me reste 13,5 km à 8,5 % pour arriver au sommet de l’Umbrailpass (2503 m), le plus haut col routier suisse situé sur la frontière avec l’Italie. Et de là je rejoins l’ascension du Stelvio versant Bormio à 3 km du sommet du passo dello Stelvio. Et là il reste donc 3,2 km à presque 9 % de moyenne.
Un bon morceau en perspective.
Je me suis élancé pour l’ascension avec un peu d’appréhension mais beaucoup d’envie. La montée s’annonce régulière et le tout était de trouver le rythme qui me conviendrait dès le départ.
J’avais hâte de passer les 4 premiers kilomètres pour que psychologiquement je sois dans les 10 derniers kilomètres de l’Umbrailpass, la suite supplémentaire devrait passer plus facilement avec l’approche du sommet du Stelvio.
La route est en excellent état, on sent que le Giro vient d’y passer. J’avais vu une partie de l’ascension en replay lors du Giro et je savais que de nombreux lacets m’attendaient dans la première partie, chose plutôt agréable pour avoir l’impression de prendre de l’altitude. Les lacets s’enchainent très vite sur des pentes entre 8 et 10 %.
Le poids du vélo se sentait beaucoup dans les jambes et j’avais déjà faim. Après 3 kilomètres j’ai fait une pause bienvenue pour manger une pâte de fruit, souffler un peu, prendre une photo du paysage, attendre qu’un groupe de 4 cyclistes qui était juste quelques mètres en contrebas me dépasse, puis je suis reparti. Ces 2 minutes d’arrêt ont fait du bien, j’étais bien plus en rythme et je pédalais un peu moins à l’arrache.
Quelques mètres plus loin, alors que j’étais content de suivre le rythme des 4 cyclistes devant moi, voilà qu’ils s’arrêtent pour faire une pause. Nous nous sommes salués et j’ai continué mon chemin. Des lacets superbes, au milieu de la forêt, un régal.
Puis ensuite les lacets laissent place à des lignes droites et des courbes. Ça commence à peser dans les jambes, mais heureusement c’est beau. Je restais concentré sur mon effort et surveillais l’avancée du kilométrage sur mon compteur. C’était dur, mais ça avançait et ça me me rassurait.
Le ciel devenait de plus en plus chargé, le vent soufflait de plus en plus au fil de l’ascension, mais il faisait très doux encore.
L’acide lactique monte de plus en plus dans les cuisses, les relances se font à l’énergie comme je peux, les coups de pédale sont de plus en plus durs, mais j’avance petit à petit. Pour me motiver je regarde en contrebas les 4 cyclistes qui n’ont pas de bagage mais qui ne reviennent pas sur moi et qui font des pauses assez fréquentes, ça rassure un peu.
Après 10 km, j’attaque un kilomètre à 10 % de nouveau, ça pique, mais je vois sur mon compteur qu’il me reste juste 3 kilomètres jusqu’à l’Umbrailpass.
Je continue de pédaler comme je peux, mais la météo va me donner une motivation supplémentaire. D’un seul coup la température baisse, le ciel se charge, tout devient gris, gris sombre… Aie aie aie… Je vais me prendre un truc sur la figure.
Dans ces moments l’adrénaline commence à monter. J’essayais de tirer le côté positif, c’est qu’à cet instant ça faisait peur mais ça ne tombait pas encore, et surtout je n’étais pas loin du sommet et si vraiment c’était l’apocalypse, au sommet de l’Umbrailpass, je pouvais bifurquer directement sur Bormio. Au moins je n’étais pas sur l’autre versant du Stelvio à 10 km du sommet encore…
A environ 2 km de l’Umbrailpass, la route suit une longue courbe et le sommet du Stelvio se laisse apercevoir !! Il est là !!! Il est à portée de roue, moins de 5 km !! Mais en attendant, c’est dur dans les cuisses, c’est menaçant au dessus et je ne suis pas encore à l’Umbrailpass, je suis toujours en Suisse…
Je passe un panneau annonçant la douane, je ne suis plus très loin, la dernière ligne droite jusqu’à l’Umbrailpass se fait dans un vent glacial… Je commence à claquer des dents. Ça ne va pas recommencer…
La veille au Saint Gothard la température était descendue à 7°C… Là je suis beaucoup plus haut…
Au sommet de l’Umbrailpass j’enfile tant bien que mal mon k-way dans le vent au moment où 2 hollandais que j’apercevais depuis longtemps sont arrivés et m’ont félicité d’être monté avec les bagages. Et pourtant j’étais en galère.
En repartant je suis passé devant le bâtiment au sommet où l’altitude de l’Umbrailpass est marquée, je prends mon vélo en photo. A ce moment, ça y est, je sens les premières gouttes de pluie. Une pluie glaciale, fine. Aie aie aie… Je sors mon écharpe fine de ma sacoche et la mets autour de mon coup, elle m’aura servi à quelque chose au moins…
Je ne perds pas de temps, j’enfourche le vélo de nouveau et je m’élance, il reste encore 3,2 km jusqu’au Stelvio. Mais qu’est ce que je fous là à cette altitude avec cette météo…
Pendant 2 kilomètres je vais pédaler avec cette pluie glaciale. Heureusement, ce ne sont pas des cordes, heureusement. Je serre les dents, au moins je ne sens plus le mal de jambes, je suis à bloc comme je peux.
Ce mélange entre la proximité du sommet et l’excitation d’être sur ce lieu mythique et aussi cette tension avec l’orage que je suis en train de prendre sur la figure alors que la raison serait de descendre directement sur Bormio…
Ce qui motive c’est de voir qu’il y a encore quelques autres cyclistes qui montent aussi.
Sur la route sont marqués le nombre de kilomètres restants jusqu’au sommet. Au moment où je passe « 1 km », ça sent la fin, c’est juste génial. Et en plus à ce moment, miracle, la pluie s’arrête !! Juste génial !!
Juste avant le sommet il y a le panneau du sommet. Passo dello Stelvio 2758 m. J’immortalise mon passage à cet endroit. Bon sang j’y suis !! Je prends aussi en photo 1 autre cycliste qui arrive juste après et je repars vite, il reste encore 300 m jusqu’au sommet proprement dit.
J’arrive au sommet. Une multitude de bâtiments, restaurants, auberges, boutiques… Heureusement pour moi qui n’aime pas la foule, le ciel menaçant a fait fuir du monde, nous ne sommes plus très nombreux et je vais apprécier le moment.
Je traverse le sommet et amorce les premiers mètres de l’autre côté pour les voir. Ces lacets mythiques !! Les lacets de Trafoi.
Quelle vision sublime !! Tous ces lacets qui permettent de monter d’en bas jusqu’au sommet du Stelvio, une oeuvre d’art à elle seule cette route.
C’est magnifique et quel plaisir de pouvoir en profiter sans bousculade. Je suis en plein dans le massif de l’Ortles qui culmine jusqu’à 3905 m d’altitude avec des neiges éternelles.
Quel moment délicieux.
Après en avoir bien profité, il reste à continuer mon chemin. A ce stade j’en ai pour 22 kilomètres de descente jusqu’à Bormio avant mes 5 kilomètres de montée finale. Cette descente n’est pas ce qui me fait le plus envie, mais de toute façon vaut mieux pas rester trop longtemps si haut en altitude avec ce ciel. Et petite motivation, au loin vers Bormio, ça semble légèrement plus lumineux…
J’ai déjà le k-way et l’écharpe, je m’élance direct.
Après seulement 200 m, voilà qu’il pleut… Mais ce coup-ci c’est une bonne pluie qui tombe, pas encore des cordes, mais c’est glaical et déjà je plisse des yeux au maximum. Aie aie aie…
Vite vite, l’Umbrailpass. Ces 3 kilomètres de descente jusqu’à l’Umbrailpass paraissent bien longs déjà…
J’arrive à l’Umbrailpass, je m’abrite comme je peux à moitié sous l’encadrement d’une porte d’un refuge. La tête collée contre la paroi. Vite ranger mon appareil photo et mon téléphone dans la protection pluie dans mon sac à dos, j’ouvre mon sac tant bien que mal pour que la pluie ne rentre pas dedans. J’en sors l’éclairage de mon vélo que je fixe comme je peux sur le hauban et que je mets en mode clignotant. Je sors mon gilet jaune, par ce temps je ne veux pas prendre de risque, en plus il y a les tunnels plus bas. Je mets mon sac sur le dos, le gilet jaune par dessus. Je ne vais pas rester là à 2500 m à moitié abrité sous mon encadrement de porte, je ne sais pas combien de temps ça durera… Je choisis de repartir et de continuer ma descente.
Terrible cette pluie glaciale, je suis presque en train de fermer les yeux, je ne vois plus rien, ça gicle de partout, je sens l’eau glaciale qui rentre dans mes baskets. Exactement comme la veille dans le Saint Gothard. Comment on dit « sèche-cheveux » en italien au fait? Mais pourquoi tu t’es envoyé ici?
Et alors que des tonnes de choses me passaient dans la tête, la pluie se transforme…en grêle… Bon sang, qu’est ce que ça fait mal, ce ne sont pas des petits grêlons, c’est des gros, ça tape sur le casque et le visage, ouch. Qu’est ce que je fais, je ne vois plus rien. Je commence à ralentir dans une longue ligne droite. Mais là je ne vois rien pour m’abriter, même pas de bas-côté à cet instant, si une voiture arrive derrière ça peut être dangereux, et puis qu’est ce que je vais attendre sous la grêle à l’arrêt. Ça tourne à fond dans ma tête, autant continuer et je relâche les freins du coup. Mais dès que je prends de la vitesse ça fait très très mal au visage.
Je reste en roue libre, je croise un cycliste qui grimpe dans cette galère et je me dis que j’ai vraiment eu de la chance de pouvoir en profiter pleinement dans la montée et au sommet.
Bon sang que ça fait mal. Au moins j’en ai profité et en même temps j’en garderai un souvenir impérissable…
Je baisse le plus possible la tête pour prendre un maximum de grêlons sur le casque. Et là je commence à m’inquiéter, est-ce que la peinture du vélo va résister? Mais pourquoi tu t’occupes de la peinture !!
Je lève un oeil, c’est toujours plus lumineux devant, allez ça donne du courage, peut être bientôt la fin de la grêle.
Et effectivement, petit à petit, la grêle s’arrête. Mamma mia !!! (en italien dans la tête).
Ouf ça y est, la grêle a duré 5 kilomètres interminables. Ça fait 8 kilomètres que je suis parti du sommet.
Je souffle de soulagement, maintenant faut essayer de maitriser mes tremblements de froid pour éviter les écarts.
Et au détour d’un virage, je vois la vue sublime vue elle aussi maintes fois sur les photos, les lacets du versant Bormio, juste magnifique !!! Arrêt obligatoire pour sortir mon appareil du sac et immortaliser cette vue. Et là trempé jusqu’aux os, glacé, je suis en train de me dire que j’ai vraiment une chance de fou d’avoir été épargné par la pluie et la grêle au sommet et à ce superbe point de vue.
J’ai repris la descente, d ‘autres cyclistes sont là, certains me dépassent, d’autres c’est moi qui les dépasse. Les voitures se font rares, les motos laissent de la place quand elles dépassent. Ce moment où tu roules juste après le gros orage sur la route détrempée et que tout le monde commence à reprendre ses esprits, c’est juste génial.
Les premiers tunnels arrivent, attention aux freinages, tout est mouillé, puis ensuite au suivant, il y a un feu rouge, la circulation est alternée. Tant mieux, voilà qui est bien rassurant pour cette traversée du tunnel. Les voitures ont eu le temps de voir que les cyclistes sont là, c’est vraiment top.
La suite de la descente parait longue mais en même temps je la savoure, le gros de la journée est fait et la température monte petit à petit. Mais descendre de 2758 m ça fait long…
Et petit à petit j’arrive à Bormio. Ce nom que tu connais depuis des années, que tu as vu sur les photos des étapes du Giro, tu y es et tu viens de descendre le Stelvio, cette même descente sur laquelle Hinault et Bernaudeau ont fait un festival en 1980.
Une fois à Bormio, avant de rejoindre l’hôtel où j’avais réservé ma chambre, je voulais trouver de quoi manger parce que là bas après 5 km de montée, pas sûr de trouver de quoi me ravitailler et hors de question de me retaper la descente à Bormio pour remonter de nouveau ensuite.
Je suis la direction du centre-ville et je m’engage dans des ruelles pavées (manquait plus que ça), c’est joli mais ça ne m’avance pas dans ma quête de manger.
Je ne savais pas comment s’appelait les supérettes en Italie, j’ai regardé sur la localisation sur mon téléphone et j’ai trouvé les logos des magasins alimentaires. J’en repère un, j’y vais, je cherche un peu ma route, je ne sais pas exactement où je suis puis je trouve. Zut fermé, je reprends le téléphone, il y en a un autre plus bas sur la grande avenue, je continue, ouf c’est un vrai supermarché. J’attache mon vélo et je rentre dedans, je suis encore trempé et ça fait du bien la température à l’intérieur.
Je m’achète plein de trucs à manger, c’est que j’ai faim, je prends mon temps pour chercher ce qu’il me faut.
J’en ressors les bras chargés. Je range tout dans mon sac, il pèse lourd d’un seul coup. Bon allez vite se dépêcher pour prendre ma chambre, j’ai faim !! J’ai de nouveau tout Bormio à traverser dans l’autre sens., je me perds un peu avant de retomber sur la route que je voulais. Je ne pensais pas que ce serait si raide… Les premiers kilomètres en quittant Bormio offrent des passages à 12 %. Quelle galère… vérification ensuite sur le téléphone, il faut maintenant que je prenne une petite route à gauche. Mais quelle tuerie ce truc, ça grimpe à 9 %. ça chauffe dans la tête, mais qu’est ce que je fous là, pourquoi j’ai pris un logement là-haut. Mais tout s’estompe au moment où j’arrive devant l’hôtel, d’un seul coup je me dis « ce qui est fait n’est plus à faire demain »^^
Je pose mon vélo contre le mur et je rentre. Je me retrouve devant l’hôtesse d’accueil (qui me regarde bizarrement) et là…qu’est ce que je dis, je ne connais pas un mot d’italien…
Du coup je commence avec mon super accent, ça devait ressembler à « Douille housse pique french? » 😀
Elle parlait quelques mots de français, ça fera l’affaire. Ouf. Faut lui expliquer que j’ai mon vélo avec moi, on va le ranger. On va à la chambre, c’est cool. Et là je commence à mimer un sèche cheveux, pour lui expliquer que ce serait mon jouet favori de la soirée, elle finit par comprendre et m’indique qu’il y en a un dans la salle de bain. Oh que c’est bon ça !!
Il est presque 17h30. Ça y est je peux souffler, poser mon sac. La journée dantesque est finie. Magnifique mais dantesque.
J’enlève mon k-way, mon écharpe, mes baskets, mes chaussettes, je vais dans la salle de bain et là je me vois dans la glace. J’ai des balafres sur les deux joues et même du sang qui a coulé. Ce sera le souvenir du soir des grêlons du Stelvio. Effectivement ça faisait vraiment mal dans la descente et je comprends que l’hôtesse d’accueil me regardait bizarrement…
Ensuite, branchement du sèche cheveux (j’ai eu peur quand il n’a pas démarré la première fois) et j’ai vérifié qu’il fonctionnait bien.
J’ai allumé la télé, j’ai pu regarder les 5 derniers kilomètres de l’étape du Tour de France qui arrivait à Salon de Provence, là même où j’ai roulé 5 jours avant, ça parait si loin.
J’ai dévoré tout ce que j’avais acheté pour manger, que ça fait du bien. Par contre mon 2eme croissant que j’avais acheté au début de l’étape en Suisse le matin, il était plus qu’humide…
Je vais passer ma soirée à manger et sécher mes vêtements et baskets. Ça va être long à sécher d’ailleurs… J’ai aussi fait ma lessive.
Et là je réalisais à quel point cet hôtel tombait à pic. C’est la seule nuit que j’avais réservé en hôtel (le reste était en chambre d’hôte, warmshower, airbnb), et là le confort de l’hôtel avec sèche cheveux dans la chambre et télé aussi, était vraiment appréciable et c’est à la fin de cette étape que j’en avais le plus besoin.
Ce soir là je sentais que j’étais vraiment fatigué, les jambes étaient lourdes. Ça fait mon 5eme jour d’affilé de vélo en montagne, avec pas mal de transports aussi, 3eme jour avec des enchainements de plusieurs cols à plus de 2000 m d’altitude. Mais jusque là, ça avance. Mais j’espère qu’aujourd’hui sera mon jour avec les plus mauvaises jambes…
Pour aujourd’hui ça fait 84 km avec 2550 m de D+ et une journée inoubliable. La température a chuté à 4°C en haut du Stelvio au moment de la grêle…
Demain sera à nouveau une grosse journée.
Et en attendant je vais goûter à ma première nuit en Italie.
(15 commentaires)
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Hello Idris
Content de voir que tu as enfin pu prendre des vacances… même si comme je le dis toujours après les vacances il faudrait des vacances en plus pour se reposer :).
De mon côté changement de vie, je viens de déménager pas loin de Grenoble, du coup on s’est de nouveau raté de peu. Au programme, moins de boulot (j’espère) et plus de vélo :). Fais moi signe si jamais tu repasses dans le coin
Vincent
Author
Salut Vincent 🙂
Oui ça a fait du bien ces vacances !! Mes premières depuis des lustres et je les ai appréciées !! 🙂
Ah cool pour ton déménagement, ça va te changer ça !! 🙂 Pas de soucis je te dirai la prochaine fois que je passe dans le secteur 😉
Là lors de mon passage on n’aurait pas pu se voir car je suis passé vraiment en coup de vent en soirée.
A bientôt 😉
Quel régal, je souffre avec toi 🙂
Author
Merci James !! 🙂
Des conditions terribles typique de la haute montagne… Et des souvenirs plein les poches ! Bravo pour ces belles ascensions !
Author
Merci à toi 😉
Oui c’est ce genre de conditions qui donnent le plus de souvenirs 😀
Salut Idris.
Félicitations pour ce nouveau col de légende inscrit à ton palmarès ! Moi ces lacets du Stelvio me font rêver et si je devais en choisir trois en Italie je grimperais le Stelvio, le Mortirolo et le col du Finestre.
La grêle à vélo jamais ça ne m’est arrivé mais en juin 2016 sur l’Ardéchoise on avait eu un moment un sacré déluge de pluie ! C’est pour cette raison qu’en dehors des courses, je ne prévois jamais trop en avance mes dates d’ascension. Je me dis que je ferais une ascension tel mois mais j’attends les derniers jours pour voir si la météo sera bonne.
Là en prévoyant une grande escapade de plusieurs jours, t’avais pas trop le choix. Sinon là où tu n’avais pas de télé dans certaines chambres d’hôte, tu as pu suivre le Tour de France ?
Author
Salut Antho 🙂
Merci pour ton message 😉
Ben tu vois, moi les 3 ascensions qui me faisaient rêver c’était le Stelvio, le Finestre et le Monte Grappa, on est assez proche dans les goûts^^
C’est la 2eme fois que je prenais de la grêle en vélo, mais à si haute altitude ça ne m’était jamais arrivé, mais quelque part ces ascensions comme ça, ça laisse un souvenir encore plus inoubliable, d’autant que j’ai pu profiter du paysage et tout ça quand même et avec le recul, j’en suis vraiment content !! 🙂
Ouais j’étais sans télé le lundi, mardi, mercredi et jeudi soir, mais du coup là je recevais les alertes sur mon téléphone pour avoir le nom du vainqueur de l’étape et les porteurs des maillots, c’est tout. J’ai pu voir le final du Puy en Velay avec Fabien le dimanche soir avant le Ventoux, puis ensuite j’ai vu les 5 derniers kilomètres de l’étape de Salon de Provence le vendredi soir du Stelvio, le samedi je suis arrivé après l’étape à mon logement. Et le dimanche soir j’ai pu regarder l’étape des Champs, mais la télé italienne ‘na pas diffusé le podium…
Que te dire !!! J’aurais aimé être avec toi lors de ton périple même si je connais quelques-unes des montées
Félicitations pour ces superbes ascensions et pour les magnifiques photos que tu as pris et que tu nous fais partager.
JL
Author
Salut JL 🙂
Merci pour ton message, ça fait plaisir 🙂
Bonjour, je voulaus t’envoyer une photo de toi prise dans les Pyrénées, comment dois-je m’y prendre?
Amitiés. Isabelle de La Tronche (38)
Author
Bonjour Isabelle 🙂
Ah c’est super cool 🙂
Mon adresse mail c’est idris_raossanaly@hotmail.fr
J’avais beaucoup apprécié notre rencontre à la Hourquette !! 🙂 J’ai vu le reportage photos de ton site, super top !! 🙂
A bientôt.
Idris
Bonjour Idris,
Je vous remercie de nous avoir fait partager votre aventure et vos super photos. C’est par hasard que j’ai découvert votre site en cherchant où se trouvait le col du Stelvio.
Ce fut un régal de voir ces photos et de lire vos commentaires. Félicitations pour votre exploit !!
Le Col du Stelvio est à programmer pour de futures vacances mais en voiture pour moi avec des ballades à pied en montagne.
Vous devez sans doute connaître le col Agnel ( dans les 2200m je crois) sur la frontière italo-française, il relie le Val Varaita (vallée de San Peyre) côté italien au Queyras côté français. Avec des amis, nous avions passé ce col en plein mois d’Août……. sous la neige.
Vous qui aimez les défis, de San Peyre, on peut aller à Elva, petit village avec des peintures murales dans l’Eglise datant du 14e siècle et descendre par le Vallon de la Madonina. C’est une route très étroite taillée à mi pente dans la roche parfois en mauvais état, qui rejoint le Val Maira et permet de redescendre sur Cuneo. C’est magnifique et encore plus spectaculaire à la montée ce vallon de la Madonina.
A Elva, quartier du Serre, il y a un agrico-turisma où l’on peut dormir et manger. Il y a 5 ans, c’est confortable, spacieux, propre et la nourriture copieuse et bonne.
Je vous souhaite de nombreuses et belles ballades à vélo qui paraît-il est excellent pour la santé et vivre longtemps.
Andrée
Club Alpin Français de Nice
Author
Bonjour Andrée !! 🙂
Un grand merci pour ton message qui me fait super plaisir !! 🙂
Effectivement je connais le col dAgnel à 2744 m. Je ‘lai monté une fois par le versant français qui commence à Guillestre.
Merci beaucoup pour toutes les infos sur cette petite route italienne, ça fait envie effectivement 🙂 J’espère y retourner et pédaler sur le versant italien un jour 🙂
En tout cas je retiens toutes tes infos et conseils 🙂
Je te souhaite aussi de faire des supers sorties et balades 🙂
Merci beaucoup !! 🙂
Bonjour Idris
« Douille housse pique french? » be ose aïe ouille ouille grêlons ! lol
Tu as du connaitre quand même une sacrée galère dans la descente. Je crois que les images resteront à jamais gravées dans ta mémoire.
ça me rappelle un épisode de ma jeunesse il y a un peu plus d’un demi siècle lorsque j’étais parti faire une sortie en hiver. J’avais bêtement négligé la météo et au milieu de mon circuit il se mit à neiger puis la température descendre à – 2° -3°. C’était dans les années 70 j’étais fougueux et insouciant comme tous les jeunes. j’avais une toute petite paire de chaussure d’été et des petites socquettes inadaptées pour la saison… Au départ il faisait plutôt pas mauvais temps mais très vite au début des intempéries la neige fondue nous avait mouillée les pieds puis le gel a pris place. Sur le haut plateau en Franche Comté, il y eu très vite une bonne couche de neige sur la route. Les chaussures, les socquettes, les pieds, de vrais glaçons! Je ne pouvais plus appuyer sur les pédales pour rentrer! C’est mon cousin un solide gaillard 1m94 pour plus de 80 kg que je l’arguais toujours (c’est qu’à l’époque ça tournait plutôt bien) qui me poussait pour avancer un peu … J’étais d’autant plus écœuré parce qu’on aurait dit que le cousin n’avait même pas froid
Sinon, ce Stelvio c’est quand même géant en tout sens. Moi aussi il me fait rêver! J’hésitais à le mettre sur ma liste pour l’année prochaine à cause de la distance (j’habite entre Clermont Ferrand et Montluçon). Mais en regardant d’un peu plus près, je me suis dit qu’en allant faire l’Iseran ou le Mont Cenis je pourrais faire un détour par Bormio. Depuis Modane par exemple il me resterait environ 432 km pour 5h de voiture. ça pourrais être jouable pour moi si la météo annonce du beau fixe sur plus d’une semaine. A voir …
Quand j’ai pensé Stelvio, j’ai pensé velomontagne.fr et Idris le roi des périples et des photos! Je ne m’étais pas trompé 🙂
Bien à toi
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[…] 21 juillet 2017 – J5 : pass dal Fuorn (2149 m), Umbrail pass (2503 m) / passo dello Stelvio (2758… – 84 km – 2500 m de D+ – 4 h de train […]
[…] 21 juillet 2017 – J5 : pass dal Fuorn (2149 m), Umbrail pass (2503 m) / passo dello Stelvio (2758… – 84 km – 2500 m de D+ – 4 h de train […]
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[…] 1- 2758 m – Passo delle Stelvio […]