3 août 2019 (42e sortie) : voyage J7 : col de la Croix de Fer, col du Mollard et lacets de Montvernier (dernière étape)

Récapitulatif

On est samedi, il faut songer à rentrer.

L’objectif est de rejoindre Grenoble pour pouvoir prendre le train pour rentrer dans les Hautes Pyrénées le lendemain.

Je dormirai chez ma marraine ce soir, à Sassenage à 10 km de Grenoble.

Comme pour l’aller, je vais soigneusement éviter l’ignoble nationale de la vallée de la Romanche qui rejoint Bourg d’Oisans à Grenoble en 50 km. Je vais opter pour rejoindre la vallée de la Maurienne en Savoie et prendre le train de l’autre côté pour rejoindre Grenoble ensuite (ça manque une ligne de train Grenoble – Bourg d’Oisans !).

Du coup pour m’éviter de mourir écrasé, j’ai le choix entre le col du Galibier par l’interminable Lautaret ou le col de la Croix de Fer / Glandon qui permettent de rejoindre soit La Chambre, soit Saint Jean de Maurienne.

Ce coup-ci j’envisage de descendre sur Saint Jean de Maurienne. Ça me permettra de boucler mon grand chelem sur ce col avec des ascensions et des descentes par tous les versants. J’avais déjà grimpé les 3 versants en 2013 mais à chaque fois j’étais descendu sur La Chambre par le Glandon.

Là pour ce périple, j’ai fait la descente sur Rochetaillée à l’aller et donc là pour repartir ce sera la descente sur Saint Jean de Maurienne.

Si les jambes le permettent, j’envisage l’ascension du col du Mollard (1638m) avant de descendre sur Saint Jean de Maurienne.

Mais bien sûr, avant de faire la descente, il faut d’abord grimper le col de la Croix de Fer par Rochetaillée. J’en garde un excellent souvenir de cette ascension commune avec Joris en 2013. J’étais plutôt en forme et le paysage m’avait subjugué.

Là j’avais un peu plus de doutes car vu que c’est le retour, j’aurais de nouveau tous mes bagages. L’ascension fait près de 30 km, ça promet d’y passer pas mal de temps. Mais en même temps, j’ai la journée devant moi (j’ai prévu de prendre le train à 16 h environ à Saint Jean de Maurienne). Et une fois que je serai au sommet du col, je serai tranquille, soit je n’ai plus les jambes et je descends directement sur Saint Jean de Maurienne, soit je vais au col du Mollard mais c’est sans obligation et uniquement du bonus après.

Je me lève tôt. Je finis de sécher au sèche cheveux mes baskets qui sont encore humides. Je mange mon petit dej’.

Je ferme ensuite ma sacoche et range mon sac à dos, j’ai pas mal de ravitaillement qui me reste de mon séjour des 2 derniers jours ici. Ça fait du poids en plus mais au moins je ne vais pas mourir de faim. Je ne sais pas encore comment seront les jambes.

J’ai rendez-vous à 8 h pour l’état des lieux.

Vue sur le pic de l’Herpie depuis mon logement

Puis je pars. La liberté devant moi, plus qu’à pédaler et grimper autant que je veux aujourd’hui. Il fait frais, je mets mon k-way.

La journée va commencer par la descente de la station des Deux Alpes. Je prends comme la dernière fois, la petite route de Bons qui domine les gorges de l’Infernet. Je profite une nouvelle fois de ce point de vue sublime avec le lever du soleil sur Auris en Oisans. Je ne m’en lasse pas.

Auris en Oisans en face
Sublime

Je reprends la descente, je rejoins la grande route en bas. Il y a encore peu de monde, je passe le tunnel des Clapiers sans trop de circulation, puis c’est la grande ligne droite jusqu’à Bourg d’Oisans. Je l’avale assez vite. Les jambes semblent bien tourner, je ne sais pas trop si je suis en forme mais une chose ets sûre je sens déjà que les jambes sont meilleures que pour mes journées du Vercors et du Glandon / 2 Alpes à l’aller.

A Bourg d’Oisans, je me mets en quête de la piste cyclable que j’avais pris à l’aller mais impossible de la retrouver, la sortie de la piste se faisait en contournant une passerelle, mais je ne la retrouve pas, j’ai dû me tromper de rond point qui donne dessus.

Tant pis, pas grave, en 2013, Joris m’avait fait découvrir une toute petite route (qu’on peut appeler chemin) qui part à gauche juste avant de débuter l’ascension de l’Alpe d’Huez.

Il y a fort à parier que je puisse rejoindre la piste depuis ce chemin, je vais donc vers l’Alpe d’Huez et au pied de l’ascension, je trouve ce chemin qui part à gauche. Merci Joris !

C’est bien graillonneux et un peu herbeux, au moins je suis tranquille. Par contre c’est complètement à l’ombre et il fait froid, j’ai les doigts engourdis.

Après quelques kilomètres il y a un petit passage sur la gauche, je me dis que ça va sûrement me rapprocher de la piste, je laisse le chemin et j’y vais et effectivement, au détour d’un arbre je rejoins la piste. Il ne me reste plus que 4 km avant d’arriver à Rochetaillée.

Bientôt le début de l’ascension.

L’excitation monte.

Je rejoins la route des voitures. Les rayons de soleil sont là, ouf. C’est parti, je rejoins Allemont. Je m’arrête pour enlever mon k-way, il fait un poil frais encore, mais la journée sera belle sous le soleil.

Maintenant il me reste 28 km pour arriver au sommet. D’abord la montée sur le barrage du Verney. Puis du plat, le temps de passer le barrage et le pont sur le lac du Verney, ensuite c’est environ 5 km à presque 10 % pour arriver au Rivier d’Allemont avec un replat puis 1 km de descente avant d’attaquer sur des pentes à plus de 12 % une bonne rampe de 6 km à 8 % (globalement) jusqu’au barrage de Grand Maison qui offre un replat pendant presque 4 km le temps de longer le lac avant le final jusqu’au col de la Croix de Fer sur 5 km à environ 7,5 % de moyenne. C’est long et irrégulier.

Allez c’est parti, je mange une barre céréale et je m’élance pour le barrage du Verney. J’adore la vue de cette route qui grimpe le barrage et qui longe ensuite le lac. Quand j’étais petit, un jour j’avais vu à la télé le Tour de France qui passait là et la vue du ciel était somptueuse et ça me faisait rêver, c’est probablement la plus belle image qui m’est restée de quand je regardais le Tour de France quand j’étais petit et à l’époque j’étais loin d’imaginer que j’y passerai plusieurs fois en vélo.

Je fais le plein de photos sur le barrage, puis ensuite je profite pendant 600 m du plat en passant le pont qui passe sur le lac.

Le lac du Verney avec le pont.

Et c’est parti pour la suite de l’ascension, ça grimpe pas mal devant la centrale hydoélectrique, léger replat et ensuite 5 km à presque 10 % dans la forêt, j’appréhendais un peu pour les jambes avec le poids du vélo, mais finalement ça tourne bien et je sens que ça va le faire plutôt bien. Le début n’est pas la partie la plus agréable car il n’y a pas grand chose à voir mais j’ai hâte d’être à la suite qui me laisse des supers souvenirs.

La différence avec le poids des bagages par rapport à mes habitudes c’est que je ne peux pas me mettre en danseuse longtemps et je pédale donc quasiment tout le temps assis, alors que d’habitude je suis souvent en danseuse, mais les jambes suivent et je n’ai pas eu de crampe sur ce séjour.

J’arrive au Rivier d’Allemont, il y a un replat puis la descente à 12 % pendant 1 kilomètre avant que la pente ne s’inverse dans le défilé de Maupas pour repartir direct sur une ligne droite à 14 % au début et à plus de 12 % sur plusieurs centaines de mètres. Je suis rassuré quand je vois que le changement de pente ne me casse pas le rythme et je suis surpris de rattraper 2 cyclistes en vélo de route.

Le rythme est régulier et j’apprécie vraiment l’ascension exactement comme en 2013. Et petit sourire en réalisant dans la montée qu’en 2013, avec Joris, nous l’avions grimpé un samedi….3 août, il y a donc 6 ans jour pour jour.

Après quelques lacets sur des forts pourcentages, je suis en vue du barrage de Grand Maison (je le vois au dessus de moi), c’est le signe que l’ascension avance. Ça fait plaisir. Les jambes tournent toujours mais je prévois de m’arrêter une fois que je serai au niveau du barrage pour grignoter un peu.

Le barrage de Grand-Maison

Sur tous ces kilomètres qui défilent petit à petit je suis surpris e voir qu’il y a finalement peu de circulation par rapport à ce que je craignais, tant mieux, j’apprécie beaucoup plus.

Au barrage, je m’arrête pour manger une barre céréales et prendre quelques photos, je me sens comme un roi. C’est le plaisir total.

En plus comme les jambes tournent bien jusque là, je sais dans la tête que dès que j’aurais basculé au sommet, toutes les ascensions que je me rajouterai ce sera du bonus et non plus obligatoire pour pouvoir rentrer sur Grenoble.

Il commence à y avoir pas mal de monde et beaucoup de cyclistes.

Le lac de Grand Maison
Vue depuis le barrage de Grand Maison

Je reprends la suite de l’ascension, 2 km de répit le long du lac, légère descente et c’est parti pour le final il reste à peu près 6 km à 7,5 % de moyenne le long des alpages. Et finalement ces kilomètres défilent assez vite malgré l’absence de lacet. J’arrive à la bifurcation avec le col du Glandon qui est juste là à 200 m, allez j’y vais. Petit coucou au Mont Blanc que j’aperçois de l’autre côté.

J’adore, la route part au loin là bas.

Puis je repars illico sur la route du col de la Croix de Fer. Les Aiguilles d’Arves se dévoilent petit à petit.

Et là je me fais un petit kiff, je me mets à bloc sur les 2 derniers kilomètres, je suis à plus de 14 km/h, je vais même monter jusqu’à 16 à un moment et je me mets à rattraper de nombreux cyclistes en vélo de route. C’était juste pour le fun.

Les Aiguilles d’Arves se dévoilent

Je débouche au sommet du col de la Croix de Fer pour la 4eme fois (plus 1 fois où je suis allé au col du Glandon sans passer par la Croix de Fer).

Ça fait vraiment plaisir d’y être et de revoir encore une fois la Croix de Fer au sommet. Je sens que je suis quand même un peu fatigué forcément mais l’ascension s’est bien passée, c’est pour après que ça pourrait se compliquer.

Je prends le temps d’admirer le paysage. Il s’agit d’un des cols que j’ai le plus souvent monté dans les Alpes (4 fois la Madeleine, 4 fois la Croix de Fer, 5 fois le col du Glandon mais il est un peu absorbé par la Croix de Fer sur 2 versants, 3 fois le col de Vars).

La 4eme fois que je grimpe ici ! Et j’adore !!
La Croix de Fer

On est à la mi journée, j’ai envie de m’arrêter pour manger mon ravitaillement mais je me dis que je vais plutôt continue mon chemin et que j’apprécierai sûrement mieux de manger une fois que je serai à Saint Jean de Maurienne à attendre le train.

Je m’attaque à la descente, il y a d’un seul coup beaucoup moins de monde. Je me fais plaisir et je fais plusieurs arrêts photos.

Dans la descente

Je commence à avoir un peu faim, je continue de grignoter. Prochain objectif, le col du Mollard ! Je n’y suis jamais allé et depuis la route de la Croix de Fer il y a 6 kilomètres à grimper pour passer à 1638 m et basculer de nouveau vers Saint Jean de Maurienne.

J’arrive à la bifurcation et je tourne à droite pour attaquer l’ascension. La pente repasse d’un seul coup à plus de 9 % et là j’ai plus de mal à encaisser la rupture de la pente. Les jambes se font sentir.

Je grimpe petit à petit mais il n’y a pas grand chose à voir de ce côté là. Rapidement je trouve le temps long, d’autant que la journée est avancée et le soleil chauffe pas mal. Au fil de mon avancée, les jambes se délitent et les derniers kilomètres d’ascension me font mal aux jambes, là je sens bien le poids du vélo.

C’est un peu soulagé que j’arrive au sommet du col du Mollard. Je grignote encore un peu, je commence à sentir un début de fringale, mais j’ai envie de continuer d’avancer.

Les Aiguilles d’Arves que je quitte

J’ai envie de faire une dernière montée pour clôturer mon périple, je voudrais grimper les lacets de Montvernier, cette sublime route à flanc de falaise au dessus de Saint Jean de Maurienne avec 18 lacets en 3 km sur une pente moyenne à environ 9 %. C’est surtout la vue sur ces lacets qui est fabuleuse une fois que l’on est en haut.

Je fais donc la descente sur Saint Jean de Maurienne, une superbe descente sur une petite route avec des points de vue magnifiques. Je jette un oeil sur la sttaion de la Toussuire que j’espère grimper un jour.

Après de longs kilomètres, je déboule dans Saint Jean de Maurienne. Je m’arrête pour repérer la route que je dois prendre pour rejoindre Pontamaffrey sans me retrouver devant la voie rapide.

Saint Jean de Maurienne !

Je me retrouve sur une longue ligne droite en faux plat descendant avec un vent de face monstrueux qui m’oblige à appuyer comme un fou sur les pédales. Je commence à être sacrément fatigué et un peu cramé.

Après 4 km, je finis par arriver au pied des lacets de Montvernier, en 2013 je n’ai pas eu le temps d’y aller, depuis le Tour de France y est passé 2 fois.

Ils font 3,3 km de long et grimpe à flanc de falaise avec 18 lacets. La route est très étroite et interdite aux voitures dans le sens de la descente.

Pour ma part, je n’avance plus, je m’y engage un peu à la dérive avec la chapelle de La Balme en point de mire en haut.

Je grimpe, je grimpe, je passe les lacets les uns après les autres mais bon quand on est dessus ce n’est pas très spectaculaire voire même un peu décevant, on aperçoit juste le lacet du dessous.

J’ai même besoin de faire un arrêt tellement je suis cramé.

J’arrive dans la ligne droite finale, je veux juste redescendre et manger en bas. Mais avant ça je veux avoir la vue superbe sur l’ensemble des lacets. Je suis au bout du bout à grimper ce truc là et je m’éloigne de la falaise, il faut que je m’en rapproche. Tout d’un coup je vois un chemin à droite dans un champ. J’ai plus de jambe pour continuer tout droit à grimper de toute façon, alors je m’engage dans le champ qui est en légère descente. Pratique d’avoir le VTC.je me souviens que Joris parlait d’un chemin dans un champ sur la droite pour aller au bord de la falaise, j’étais au bout du bout quand j’ai pris le premier chemin sur la droite sans trop savoir. Je descends vers le fond du champ (pratique d’avoir le VTC) puis j’arrive devant un petit bosquet. Je laisse le vélo là contre un arbre et je m’avance dans le bosquet et je me retrouve devant une croix en bois et à ma droite un énorme rocher qui doit faire dans 2m50 à 3 m de haut. Je pose mon sac à dos et je grimpe le rocher et là…je passe la tête au dessus du sommet du rocher…et je les vois !!! Les lacets ! Sublimes !! Je monte complètement sur le rocher et je me mets debout au bord de la falaise, avec le vent c’est pas mal en plus, faut juste pas glisser pour ne pas retrouver en bas dans la vallée^^

Voilà un joli point final à ce périple !

Les lacets de Montvernier !!
La vallée en bas, 300 m en contrebas
Souvenir, ma dernière ascension de mes vacances
On va sauter du rocher

Je profite longtemps du point de vue. Je repère aussi la petite route que je dois prendre en bas pour rejoindre La Chambre sans me louper avec la voie rapide.

Allez, je vais repartir, je fais un magnifique saut depuis le haut de mon rocher et en atterrissant je me suis presque fait une crampe dans la cuisse, j’avais oublié que j’étais fatigué et que j’en avais plein les jambes.

Je vais retrouver mon vélo, j’enfourche le vélo et c’est reparti pour remonter déjà le champ jusqu’à la route.

Et je vais de nouveau vers les lacets pour les descendre ce coup-ci. Je fais quelques pauses photos mais même la descente n’est pas super agréable.

On descend les lacets

Une fois en bas, je vais prendre la petite route et il me reste environ 4 km pour rejoindre La Chambre. Je passe devant la gare, je vérifie l’horaire de mon train. J’ai 1 h devant moi, je monte au centre du village au pied du col de la Madeleine pour me mettre à la terrasse d’un bar où je me prends une bonne bière et où je peux enfin manger mon pique nique !!

Je retourne à la gare et prends mon train. Changement à Montmélian et j’arrive à Grenoble, encore 10 km pour rejoindre Sassenage chez ma marraine.

En direction de Sassenage

Une belle journée avec la randonneuse et les bagages, 131 km et 2550 m de D+ avec l’ascension du col de la Croix de Fer (2064 m), du col du Mollard (1638 m) et des lacets de Montvernier.

C’est ainsi que se clôture mon petit périple et ma semaine de vacances.

Au menu du dimanche, train toute la journée avec changements à Valence, Avignon (avec un chargeur à pédales pour mon téléphone^^), Narbonne, Toulouse pour rejoindre Tarbes à 22 h et reprise du travail lundi à 7 h.

Les chiffres de la semaine :

Poids du vélo : 14 kg + 7 kg (sacoche) + 1,5 kg (bidons) + 6 kg (sac) ==> poids total = 28,5 kg

– 8 jours
– 2 jours de voyages en train (Di 28/07 et Di 04/08)
– 6 sorties consécutives en montagne (dont 3,5 avec tous les bagages)
– 29 h de train (15 trains différents, aucun retard)
– 596 km de vélo avec la randonneuse
– 13 350 m de D+

A Grenoble
Narbonne
Narbonne

(2 commentaires)

1 ping

  1. Avec Strava, on oublie un peu les blogs. Je viens de retrouver le tien et je viens d’apprécier sa lecture et ses photos. Des vacances courtes mais bien remplies. Bravo encore pour tes déplacements à vélo et pour ceux en train mais il faut jongler avec les lignes et les horaires et les durées d’attente et de déplacements.

    1. Salut JP 🙂

      Merci pour ton message 🙂
      Oui c’est plus compliqué la logistique avec le train et le vélo à transporter mais ça offre une sensation de liberté géniale !! 🙂

  1. […] Inoubliable, au même titre que mon périple en France, Suisse et Italie en juillet 2017, au même titre que ma semaine entre Provence et Isère de juillet 2019. […]

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