9 juin 2018 (15e sortie) : col du Tourmalet dans le vent…glacial…

C’est reparti pour un samedi sur Bagnères. Matinée de travail et après midi vélo, c’est ce qui est prévu.

Après la sortie au col du Tourmalet sous les orages le samedi précédent, j’espérais une meilleure météo, bien que le côté dantesque et grisant avait été sympa, c’était quand même sacrément dangereux et épique…

Toute la matinée le soleil brille sur les montagnes. Malheureusement, à partir de 11 h les nuages arrivent en masse sur les sommets… Le temps de ranger mes affaires, il est déjà 13h30 passé quand j’enfourche le vélo. J’ai juste grignoté un peu, je n’avais pas une très grosse envie de manger avant de partir…

Et me voilà parti en mode contre la montre face aux orages de nouveau… ça commence à être épuisant cette routine…

La semaine précédente j’avais réussi un bon temps d’ascension pour moi, je voulais aussi savoir si ce coup-ci les jambes étaient meilleures.

J’ai déjà bien roulé entre Campan et Sainte Marie de Campan, puis c’est parti pour le col du Tourmalet (2115 m). Impossible de me lasser de cette ascension !!

J’ai cette chance de l’avoir juste là et de pouvoir le grimper quelque soient les jambes, et je le savoure à chaque fois.

Sur les 4,5 premiers kilomètres roulants jusqu’à Gripp, je me suis arraché pour ne pas perdre trop de temps. Une fois à Gripp c’est parti pour 12,5 km à 9 % de moyenne !! Je suis resté sur 39×25 dans un premier temps. Le rythme est bon, mais je ne peux pas aller plus vite.

A 12 km du sommet, je suis dans les temps de 1h14 si je grimpe à 12 km/h sur ces 12 derniers kilomètres. Ce qui est faisable, d’autant que je suis dans le bon rythme.

Après la ligne droite d’Artigues et la cascade, je décide de plutôt mettre plus petit pour plus tourner les jambes à 9 km du sommet.

Il fait très chaud et très lourd, le ciel est de plus en plus gris. Il n’y a pas grand monde dans le Tourmalet…

Je passe dans la partie où je me suis pris l’orage il y a une semaine, ce coup-ci je suis épargné pour le moment…

Le lacet du Garet, je suis toujours à la limite, je lève légèrement le pied, je sais que normalement dans les 4 derniers kilomètres j’aurais un second souffle si c’est comme d’habitude et je devrais pouvoir réaccélérer. Je passe la zone où Eugène Christophe a cassé sa fourche en 1913 à 7 km du sommet. Je suis toujours pas mal, sur les temps de 1h15, ce qui égalerait mon meilleur temps.

Toujours concentré sur l’effort, je passe la courbe à gauche et là…je m’engouffre dans le couloir… Le vent souffle à 80 km/h de face. Glacial…

Je suis scotché sur la route… Je vais attaquer les paravalanches, la partie la plus raide, les kilomètres sont à 10 % de moyenne, tout en ligne droite…

Je commence à claquer des dents, je suis en manches courtes… Il faut bien tenir le vélo. Et là d’un seul coup, j’ai la fièvre qui monte. Je me rassoie instantanément sur le vélo, un mal de tête aigu me prend juste derrière le front, je suis obligé de fermé un oeil pour tellement ça fait mal et je suis pris de nausées.

Plus rien dans les jambes. La galère totale et instantanée. Je ne suis vraiment pas bien, je suis entre froid glacial et chaleur avec la fièvre et cette douleur à la tête. Ça doit être un mélange de fatigue et de froid je pense. Et puis les nausées. Je lève sacrément le pied du coup. Je pédale tout doux. Le vent souffle toujours très fort.

Difficile d’apprécier le paysage dans cette situation…

Je continue, la traversée de La Mongie, j’espère retrouver du rythme à 4 km du sommet, mais non, rien dans les jambes toujours et toujours ce vent de face à 80 km/h…

La ligne droite est toujours interminable, je suis toujours face au vent…

Ce n’est qu’à 2 kilomètres du sommet que je quitte ce couloir vent de face sur des lacets bien raides. Là ça y est je suis un peu moins en prise avec le vent, j’ai moins froid, le mal de tête est un peu plus supportable et je peux de nouveau un peu relancer et reprendre un peu de rythme. Et bien sûr, c’est le moment où je sens quelques gouttes de pluie. Aie aie aie, pas maintenant. Par chance ça va se maintenir et ce ne sera que des gouttes de pluie, pas d’orage.

Je m’en souviendrai de celui là, mon 55 eme col du Tourmalet ! Pas fâché d’arriver au sommet dans ces conditions.

Vue depuis le sommet sur le versant Barèges. Ciel menaçant, quelques gouttes de pluie…

Mon 55 eme col du Tourmalet, fièvre, mal de tête et nausées au programme…

 

Je passe quelques minutes là haut à profiter du paysage. Puis je mets mon k-way et j’attaque la descente.

Sur le moment je suis un peu frustré car j’avais des jambes pas mal et tout s’est envolé dans le vent. Le mal de tête s’estompe, par contre j’ai toujours de la fièvre et des nausées.

La Mongie

 

Il n’y a pas grand monde dans le Tourmalet et j’en profite pour me défouler et faire la descente.

Une bonne montée d’adrénaline avec des pointes à 76 km/h dans un vent à 80 km/h en entrant dans La Mongie. Il fallait bien le tenir le vélo !!

J’ai fait la suite de la descente tranquillement avec quelques arrêts photos, les jambes étaient là mais de nouveau je ne peux pas enchainer 2 ascensions, le ciel et la météo ne le permettent pas et là franchement je ne suis plus en état…

Le Montaigu

J’en termine avec 51 km et 1700 m de D+. Verdict de l’ascension depuis Sainte Marie de Campan : 1h19. Déçu car j’étais super bien parti sur la première moitié de l’ascension mais finalement satisfait de voir que je n’ai laissé filer que 5 minutes dans le vent alors que j’ai passé 5 km scotché sur la route avec la fièvre et les douleurs. Ça rassure mais le beau temps se fait attendre sérieusement…

Et le soir nous avons eu droit à un magnifique orage que j’ai mitraillé de photos !!

Orage du soir !

(4 commentaires)

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  1. Idris, tu sponsorises EDF ou un truc de ce genre ?!!! ha ha ha
    Sacré coup de bambou quand même !

    1. Ahlalalala cette météo électrique, ça s’est éternisé… 🙁 Heureusement que sur les dernières sorties ça a a viré à la canicule^^

      Mais ce jour là ouais, je me suis vraiment senti très mal, du coup au final j’ai fait une super montée puisqu’il s’agissait de mon 5eme meilleur temps dans le Tourmalet, ce qui est assez fou.

      Mais j’ai pris une bonne hypoglycémie sur le Tourmalet du 17 juin, prochain article à venir, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvé à la dérive xD 😀

      1. Ah ben comme toi dans le Col du Joly le 15 juin dernier, c’était peut-être contagieux ?! 😀

        1. Ahahahaha 😀
          Heureusement que ça ne dure pas longtemps xD

  1. […] 9 juin 2018 (15e sortie) : col du Tourmalet dans le vent…glacial… […]

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