2 juin 2018 (14e sortie) : col du Tourmalet sous les orages

Voilà un Tourmalet dont je me souviendrai, avec des conditions assez dantesques et aussi un petit grain de folie je crois bien…

Pour ce samedi 2 juin, comme chaque semaine je suis à Bagnères le matin dès 6h30. C’est jour de Montée du Géant au Tourmalet, ce coup-ci c’est par le versant Luz Saint Sauveur, je ne peux de toute façon pas y aller, je suis à Bagnères pour le travail.

La matinée se passe, plutôt ensoleillée, c’est agréable.

Mais à partir de 11 h, les nuages commencent à arriver et à se faire de plus en plus nombreux, ils arrivent des montagnes en plus… Aie aie aie, ça ne va pas recommencer !! Hé bien si…

A midi il pleut sur Bagnères, une petite pluie fine mais avec un ciel qui reste lumineux…

Je dois aller à Campan pour finir mes livraisons pour mon entreprise. Et là, c’est un déluge qui tombe…

Je décide d’attendre à l’abri et dès que ça s’arrête je suis prêt à sauter sur le vélo…

Et effectivement, au bout d’une demie heure ça s’arrête, je regarde vers la plaine c’est très noir le ciel, vers les montagnes c’est gris mais ça me parait un peu plus lumineux quand même.

C’est parti !! Bien que le temps soit à l’orage, il fait doux et je pars en manches courtes. Je vais aller à Sainte Marie de Campan et j’aviserai sur le moment.

Je suis en bermuda jean et ce coup-ci j’ai pris mes chaussures de VTT avec cales.

Dès la sortie de Campan, je suis sur une route sèche, comme quoi c’était hyper localisé. Je me mets sur un gros rythme sans trop y faire attention, c’est que chaque kilomètre passé au sec, c’est toujours ça de gagné…

Juste avant Sainte Marie de Campan, il tombe quelques gouttes mais rien de bien inquiétant, je décide d’aller direction le col du Tourmalet (2115 m). Le ciel est menaçant mais toujours plus clair que quand je regarde derrière moi vers la plaine…

J’attaque l’ascension du col du Tourmalet avec cette sorte d’épée de Damoclès sur la tête. Pas le temps de tergiverser, faut y aller !

Je croisais les derniers participants de la Montée du Géant du matin qui descendaient par ce versant. Il devait se dire que j’étais parti pour une ascension de galère avec ce ciel^^

Le positif c’est que j’ai trouvé le bon rythme dès le début, même sur la partie irrégulière et roulante entre Sainte Marie et Gripp. Et à Gripp, c’est parti pour 12,5 km à 9 %. Au début je suis sur 39×25. C’est pas mal mais je sens que c’est encore un peu gros pour mes jambes et je n’ariverai pas à garder ce rythme sur ce braquet bien longtemps, à 11 km du sommet j’opte pour emmener plus petit, mais je garde le même rythme à peu de choses près, ça me rassure.

Je commence à sentir des grosses gouttes de pluie à 10 km du sommet dans la ligne droite d’Artigues. Zut, superzut, je vais me bouffer l’orage… Je regarde le ciel, j’apperçois des trous de ciel bleus sur ma droite et visiblement le vent est en train de les rapprocher de la route du Tourmalet, ça ne devrait qu’être passager, je continue sans me déconcentrer. C’est une pluie battante qui me tombe dessus maintenant. Les lunettes me protègent bien mais l’eau coule quand même dans les yeux et avec la transpiration ça pique… J’arrive à la cascade qui annonce une partie sous les arbres, vite vite !! Même si il ne faut pas être sous un arbre par temps d’orage, j’étais content d’y arriver, je roulais complètement à droite de la route à la limite de l’herbe pour essayer d’être au maximum abrité. 9 km encore, c’était dantesque, je ne voyais plus grand chose, mais je gardais toujours le rythme avec des relances en danseuse régulières.

C’est le genre de moment où au final, tu apprécies, c’est grisant, cet orage avec le tonnerre qui gronde, les éclairs de temps en temps, ce déluge qui tombe, et toi tu grimpes toujours en manches courtes là dessous et tu sais que tu es sur un bon rythme. Mais du coup les kilomètres défilaient super vite. J’arrive au lacet du Garet, le virage à 180 et là face à moi je vois que je suis tout prêt d’être sous un trou de ciel bleu !!

Et effectivement, après 2 km à peu près sous les trombes d’eau, petit à petit ça s’arrête. Ouf ! Ben mon vieux…

Les jambes sont toujours bonnes et je sais que je tiendrai ce rythme jusqu’au sommet, je ne sens pas trop de fléchissement.

Au moment d’aborder les paravalanches à 6,5 km du sommet, la route est de nouveau sèche. Comme quoi c’est vraiment hyper localisé ces orages ! J’espère être épargné sur la suite car les nuages défilent vite et ça devient de nouveau très menaçant…

Il y a un avantage à tous ces orages, c’est qu’il n’y a plus grand monde qui circule^^

Une fois La Mongie traversée, j’ai de nouveau droit à des grosses gouttes de pluie sur les 4 derniers kilomètres. Mais par chance ça tiendra et ça ne me tombera pas sur la figure. Les derniers kilomètres se font avec les jambes un peu plus lourdes, et notamment l’impression de début de crampes sur les mollets. Je n’ai pas l’habitude de pédaler avec les cales et je le ressens à ce niveau, j’ai les jambes mais ces débuts de crampes m’empêchent de relancer comme je voudrais… Je suis obligé de lever légèrement le pied.

Quel plaisir d’être de nouveau au sommet !! C’est mon 3eme de l’année, mais je n’en ai jamais assez je crois^^ Ce coup-ci il y a le Géant qui est là, tout frais monté du matin.

J’ai eu de la chance car j’ai pu profiter de la vue pendant quelques minutes avant que les nuages ne remontent encore plus nombreux de la vallée et plongent le col dans le brouillard…

Vue versant Luz Saint Sauveur depuis le sommet.

Le sommet du col avec des grosses gouttes de pluie chaude.

Ascension épique mais grisante !

Le Géant a retrouvé sa place.

 

Je ne me suis pas attardé, j’ai mis mon k-way et je me suis préparé à attaquer la descente, bien évidemment, là vue la météo, c’est impensable de prendre le risque de faire une deuxième ascension sous l’orage, c’est déjà un petit miracle que je n’ai eu le déluge que pendant 2 km !

La descente est glaciale avec la première partie qui se fait dans le brouillard, il y a du monde, pas question de prendre des risques à haute vitesse, je descends tranquille, en plus il y a pas mal de vent de côté avant d’arriver à La Mongie.

Brouillard sur le début de la descente.

La Mongie.

Pied du col d’Aspin à Sainte Marie de Campan, le ciel est très menaçant, on ne va pas s’y risquer…

 

Un peu avant d’atteindre Sainte Marie de Campan, une petite pluie se met à tomber pendant quelques minutes mais elle s’estompe peu avant Campan. Le ciel me semble lumineux, du coup je décide d’aller voir l’ami Tony au magasin Sport 2000 de Pouzac à la sortie nord de Bagnères pour afiner le réglage de mon dérailleur qui galère un peu. C’est à lui que je laisse mon vélo de route en révision régulièrement.

Direction Bagnères, regard derrière moi sur les montagnes, ça fait pas envie…

Le Montaigu est là dedans.

 

Je prends la petite route, toujours sous un ciel menaçant et en passant à Gerde, la chaussée est transformée en ruisseau, pas profond, mais avec quand même 5 cm d’eau sur toute la largeur de la route… C’est assez impressionnant. Puis en arrivant à l’entrée de Bagnères en bas de la côte de Toulouse au pied du col des Palomières, tout le carrefour est couvert de boue et des gendarmes empêchent d’aller tout droit sur la route que je prends habituellement. Je leur demande, il y a des grosses inondations en court et de nombreuses branches d’arbre cassées.

Plus tard je verrai des photos de comment c’était inondé à cet endroit seulement 20 minutes avant que je n’arrive. C’est là que je réalise à quel point ça a été violent à Bagnères l’orage et surtout à quel point j’ai eu de la chance en grimpant le Tourmalet de ne pas avoir un tel orage avec cette violence et puis surtout que c’était quand même risqué ce que j’avais fait…

Photos prises par d’autres personnes, vues sur les réseaux

En bas de la côte de Toulouse à Bagnères, moi je suis arrivé de la droite, c’était 20 minutes avant que je n’arrive…

Au fameux carrefour, je suis arrivé de la droite (le pied du col des Palomières est juste là), je voulais aller à gauche (sur la photo, tout droit pour moi sur le vélo), mais c’était barré

La fameuse route barrée que je voulais prendre…

Je me suis rassuré en me disant que j’avais juste suivi les trous de ciel bleu et qu’au final c’était logique et je n’avais pas pris de risque inconsidéré…

Après la traversée de Bagnères j’ai rejoint Pouzac et le magasin. J’y suis resté une bonne vingtaine de minutes à discuter avec Tony pendant qu’il me réparait le dérailleur.

Et en sortant, quelle surprise de voir un ciel noir de chez noir, effrayant, avec ce vent.

En sortant du magasin, le ciel est noir (en vrai c’était beaucoup plus impressionnant)

 

Vite vite, sur le vélo et retour à Campan car c’est là bas que j’ai ma voiture avec tout le stand dedans !!

Je pars en mode contre la montre, mais le Tourmalet à bloc pèse dans les cuisses, je dois en plus traverser le centre ville de Bagnères. J’en ai pour 10 km mais tout du faux plat montant. Plus j’avance et plus je vois de voitures qui arrivent en face avec les essuie-glace à fond, c’est bientôt pour ma pomme…

Dès la sortie de Bagnères c’est le déluge. Hé ben zut… Et à peine un kilomètre plus loin, ça devient de la grêle…

Je baisse la tête, ce sont des petits grêlons mais qui tombent avec une grande force, ça me fait mal aux bras, je suis toujours en manches courtes, je compte les mètres les uns après les autres, je suis à fond. Je ne vois plus rien…

Quelle galère mais heureusement que c’est la fin…

C’est trempé et tremblant de froid que j’en termine…

Quelle sortie ! Pfiou, je m’en souviendrai !! Mais c’était quand même grisant, j’ai adoré xD

A la fin, à Campan…

 

J’en termine avec 66 km et 1700 m de D+ dans les jambes. Mais toujours impossible de faire 2 fois le Tourmalet avec cette météo…

Pour ce qui est des jambes elles reviennent petit à petit, j’ai mis 1h17 pour faire l’ascension ce coup-ci, ça fait super plaisir !! Il s’agit de mon 3eme meilleur temps pour ce versant du Tourmalet, je peux entrevoir des bonnes prochaines sorties.

Pluie, déluge, vent, brouillard, grêle, j’aurais tout eu pour cette sortie, cette impression que les éléments se déchainent, ça met de l’action en tout cas. Et le soir, après la tempête, un rayon de soleil couchant sur les Pyrénées, c’était beau à voir et tellement calme, le tout accompagné d’un arc en ciel.

Quelle beauté de voir les Pyrénées le soir avec un petit rayon de soleil sur le lotissement.

(2 commentaires)

3 pings

    • bosses21 on 3 juillet 2018 at 11 h 57 min
    • Répondre

    Salut Idris !
    Et ben, elles vont finir par devenir toutes épiques tes sortie ! 😀
    Allez je file lire le dernier article… biz

    1. Salut Joris 🙂

      Ahahaha 😀 Ouais ces temps-ci, c’est assez fou, je m’en souviendrai de celle là !! C’était à faire au moins une fois dans ma vie le Tourmalet sous les orages^^

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