1er juin 2019 (21e sortie) : Montée du Géant du Tourmalet dans la chaleur

C’est le premier samedi du mois de juin. C’est donc le jour de la traditionnelle Montée du Géant du Tourmalet. Le Géant étant la statue de cycliste représentant Octave Lapize qui fut le premier coureur du Tour de France à franchir le col en 1910.

Tous les hivers elle est redescendue dans la vallée au Carré Py’Hôtel pour qu’elle ne soit pas abimée par les conditions météo durant l’hiver.

Cela faisait 3 ans que je n’y avais pas participé.

La première fois j’y avais été en 2011 sous des trombes d’eau glaciales, j’étais rentré en hypothermie, la deuxième fois c’était sous le soleil en 2014 et ensuite c’était en 2016 avec le temps qui a tourné à l’orage sur la fin.

Là pour cette année, c’est un grand soleil qui est prévu et une forte chaleur, la première de l’année.

Je veux d’abord passer au marché de Bagnères tôt le matin car je dois récupérer des glacières là bas, c’est donc de là que je commencerai à pédaler.

Mais en attendant, c’est à 5 h du matin que je me lève et que je prends mon petit dej’ dans la foulée. Ça fait un peu tôt. D’autant que la veille au soir c’était un peu fiesta avec des amis et en rentrant, j’ai trouvé mes 2 vélos à plat, j’ai donc dû réparer en catastrophe en plein milieu de la nuit mes 2 vélos^^

Je passe près d’une heure au marché de Bagnères, je suis en manches courtes dès 6h30.

Après je passe faire un coucou à l’ami Denis qui ne peut pas participer à la Montée mais qui héberge Thierry venu du Cantal.

Thierry porte une prothèse sur une jambe et partira plus tôt pour pouvoir arriver au moment de la mise en place du Géant au sommet.

Vers 8h15 je pars en direction du Carré Py’ Hôtel où l’accueil a commencé. Je dois y retrouver plusieurs personnes.

Je pose mon vélo, je vais manger une part de tourte.

Je croise Marc le président de l’Office Départemental des Sports et organisateur que je croise très souvent dans le Tourmalet.

Il est accompagné de Bernard Thévenet parrain de cette édition. Il a gagné 2 fois le Tour de France en 1975 et 1977, c’est lui le tombeur de Merckx mais Thévenet s’est surtout révélé en remportant sa première victoire d’étape sur le Tour en 1970, le 14 juillet et c’était à La Mongie ! Pour cette occasion la ligne d’arrivée de l’époque a été retracée et sera inaugurée à 11h30.

Je croise plusieurs personnes qui connaissent le blog, ça fait toujours plaisir, plusieurs personnes veulent prendre mon vélo en photo avec la déco. Ça fait drôle^^ C’est avec plaisir que je revois aussi Murielle et Jean Noël avec qui j’avais bu un verre avec plaisir au sommet du Tourmalet en septembre dernier lorsque nous nous étions rencontrés. Je vois aussi Philippe de Bordeaux, la première fois que l’on s’était vu c’était à l’occasion de la Montée du Géant 2011 sous la pluie, il m’avait connu via le blog, il est là avec son fils aujourd’hui qui va monter en fat bike.

Et puis il y a Christian aussi qui arrive, nous nous croisons très souvent notamment sur le marché de Bagnères quand j’y étais, mais nous n’avons encore jamais pédalé ensemble.

Vue depuis le Carré Py’ Hôtel au départ
Beaucoup de monde

Les minutes passent à discuter à croiser du monde.

Il y a vraiment beaucoup de monde. Le Géant est chargé et le départ est donné vers 9h45. J’ai déjà faim ! Ça fait plus de 4 h que j’ai pris mon petit dej’, c’est un peu bête de partir direct en allant se prendre une fringale^^

Nous sommes près de 1200 cyclistes si ce n’est plus. Forcément dans un peloton aussi conséquent, ça va pas mal se dépasser le temps que tout le monde trouve sa place, son rythme, nous nous sommes du coup très vite perdus de vue alors que nous étions côte à côte au départ.

Il y a d’abord 11 km pour remonter la vallée sur des faux plats montants, ça reste roulant et ça roule en peloton compact globalement. Mais ça bouge beaucoup entre les personnes qui roulent plus lentement et celles qui roulent plus vite, de fait je dépasse beaucoup de monde et beaucoup me dépasse, ce qui nécessite d’être prudent. Il y a beaucoup de personnes qui sont peu à l’aise sur un vélo (notamment celles qui sont en vélo électrique) et qui ne roulent pas forcément droit et ceux qui ne sont pas à l’aise en peloton qui font des écarts et des vagues. A cela il faut ajouter qu’il y a la circulation des voitures, ça rend les choses bien dangereuses et ce sera le point noir de la matinée.

Il y a les véhicules de l’organisation pour installer les ravitaillements et pour la sécurité mais il y a énormément de véhicules suiveurs de certains cyclistes qui veulent absolument leurs affaires ou je sais pas quoi, mais c’est franchement pénible car ce sont en plus des automobilistes qui ne savent pas forcément rouler en montagne…

Du coup j’attendais avec impatience d’arriver dans l’ascension où là les rythmes seront beaucoup plus différents et tout va s’étirer.

A 2 km de Sainte Marie de Campan, un ravitaillement a été installé. Beaucoup ne s’y arrête pas mais pour ma part j’ai faim, ça tombe à pic ! Je m’arrête et je prends une chocolatine. Il est 10 h, ça fait déjà 5 h que je suis debout et en plus ça chauffe, je bois un verre d’eau et je repars dans la fin du peloton du coup.

Le final vers Sainte Marie de Campan se fait sur des pentes à 9 %. Je n’ai pas l’impression d’être très en jambes, mais je suis quand même mieux quand ça grimpe longtemps alors on verra.

C’est parti pour les 17 km d’ascension. Ça reste encore roulant pendant 4,5 km, mais déjà sur cette partie là, les rythmes changent. Je commence à rattraper du monde. Les groupes s’étirent et sur ce début d’ascension on est plutôt à 3 de front, du coup je suis au milieu de la voie de droite. C’est compliqué avec les voitures car elles dépassent le groupe actuel pour se rabattre juste devant et sont ensuite ralenties par le groupe suivant sauf que pour ma part, j’allais plus vite que le groupe de devant, du coup je rattrape les voitures et dois me faufiler. Il y a des voitures qui m’auront du coup dépassé à 4 ou 5 reprises.

A partir de Gripp, c’est parti pour 12,5 km à 9 % de moyenne jusqu’en haut. Les différences de rythme sont plus flagrantes. Il y en a déjà qui zigzaguent ou même qui s’arrêtent sans se mettre sur le bord de la route. A 2 reprises j’ai dû piler pour éviter l’accident.

A un moment, je dépasse un cycliste qui m’appelle « Velomontagne ! », je ralentis, on discute un peu, ça fait drôle et ça va arriver 3 ou 4 fois dans l’ascension.

Ça reste impressionnant les lignes droites quand tu vois tous les cyclistes devant et derrière quand tu te retournes.

Dans la ligne droite d’Artigues il fait vraiment chaud, ça commence à cogner déjà mais je suis de mieux en mieux et j’aime plutôt ces conditions, c’est encore en train de monter en température.

A la cascade à 9,5 km on repasse dans la forêt, c’est appréciable. Mon rythme est bon finalement, je tablais sur 1h30 d’ascension, mais je vais pouvoir viser 1h25 je pense.

J’approche du lacet du Garet, là j’ai bien anticipé pour dépasser, les cyclistes devant choisissent de se décaler vers l’extérieur du virage, je passe à l’intérieur du coup.

A 7 km du sommet il y a toujours beaucoup de monde, constamment à 2 ou 3 de front.

Dans la zone entre les paravalanches, la route est beaucoup plus large, ce qui permet de dépasser plus aisément. J’ai l’impression de plafonner dans mon rythme mais je sais qu’après la traversée de La Mongie normalement je retrouverai du rythme.

A La Mongie c’est un peu la cohue car l’inauguration de la ligne d’arrivée de 1970 approche. J’aperçois l’ami Tony à qui je laisse mon vélo en révision chaque année, il est sur le stand du Sport2000 de Pouzac qui offre des pommes. Je continue et je passe sur la fameuse ligne à 11h24.

A environ 3 km du sommet un cycliste de Luchon me rattrape et me félicite pour monter en baskets. Nous sommes sensiblement sur le même rythme et au final nous allons grimper de concert tout le final, toujours en se faufilant.

A environ 2 km du sommet, il y a un groupe plus conséquent devant nous, ils sont au milieu de la route et là pour arriver à passer j’ai opté par la droite, un vrai bazar il faut bien le dire.

Le dernier kilomètre est impressionnant quand on regarde en contrebas la file quasimment ininterrompue de cyclistes qui grimpent.

Dans le final, les photographes ont repris leur place, juste avant le dernier virage, celui qui est là me lance « on s’est déjà vu je crois ! », puis la copine photographe juste après le dernier virage me lance « Coucou Idris ! ». Faut dire qu’à cet endroit j’étais le nez dans le guidon pour avaler le final à bloc sur les 14 % du dernier virage au sommet, j’étais à presque 14 km/h.

Je me suis fait mal aux guiboles dans le sprint final et j’ai débouché sur le sommet bien encombré, bien qu’il n’y a pas encore le gros des cyclistes qui est là. Mais entre les cyclistes, les automobilistes et suiveurs montés en voiture, les motards et les voitures qui cherchent à se faufiler, ça bouge.

Je discute longuement avec le cycliste de Luchon, nous avons franchi le sommet côte à côte.

Vue sur le versant Barèges depuis le sommet
Le gros du peloton n’est pas encore là, mais ça grouille énormément au sommet.

Puis je songe à commencer la descente car la foule c’est pas trop mon truc non plus. Mais là je rencontre plusieurs connaissances de l’organisation, nous discutons, puis ensuite je vois des amis qui arrivent au sommet, du coup je les attends.

Ensuite je vais aller prendre un peu de quoi manger au ravitaillement et là je croise d’autres personnes.

Et ainsi de suite, les minutes passent.

Puis il y a Cyrille qui m’appelle. Il est monté en voiture à La Mongie pour se balader. Je lui dis que je suis au sommet et que je l’appelle quand je redescends à La Mongie. Mais, alors que j’enfourche le vélo je commence à descendre. Puis j’entends « Oh Idris », le temps de changer mes vitesses avant de faire demi tour, je repars sur les dernières centaines de mètres. Et me voilà encore en train de discuter.

Puis ensuite je descends jusqu’au virage pour aller discuter avec la copine photographe. Je lui avais envoyé un message pour lui dire de venir car sinon elle serait venue plus tard.

Nous discutons pendant de longues minutes, c’est un vrai plaisir. Puis je vois une amie qui finie sa montée et qui me demande de l’accompagner sur le final, c’est reparti vers le sommet.

Puis je redescends voir la photographe. Et nous rediscutons encore longuement. Et alors qu’il commence à y avoir moins de monde et qu’elle commence à ranger ses affaires, c’est l’ami Thierry qui arrive dans le final de son ascension.

Il est carbonisé. Je dis au revoir à la copine et je finis l’ascension avec Thierry. Il l’a déjà monté plusieurs fois par le passé le Tourmalet, mais cette année ça lui a fait mal. Mais au moins il est en haut et c’est bien là l’essentiel.

Au sommet on se prend en photo tous les 2, ce sera le souvenir de mon 85 eme col du Tourmalet.

Nous retrouvons aussi Jean Noël et Murielle que j’avais vu au départ et qui sont arrivés un peu avant Thierry, l’occasion de se donner les dernières nouvelles. J’avais envie de rester boire un verre avec eux mais ça fait 1h45 que je suis au sommet et Cyrille m’attend depuis près d’1 heure à La Mongie.

Avec Thierry au sommet !! Un guerrier ! Souvenir de mon 85eme col du Tourmalet !
Vue sur La Mongie

Je décide donc de redescendre sur La Mongie.

Et là, pareil, le temps de chercher Cyrille, je croise d’autres connaissances, un lecteur du blog aussi, puis je discute avec l’ami Tony. Un sacré bazar tout ça, mais c’est vraiment agréable.

Ensuite, petit crochet pour chercher l’âne avec Cyrille.

A La Mongie, en famille

L’heure a sacrément tourné, j’attaque la descente sur Bagnères pour repasser sur le marché qui se termine avant d’aller chez Denis prendre un verre avec Thierry qui est redescendu aussi.

Dans la suite de la descente
La fontaine de Campan qui a été refaite (et nettoyée) mais qui a aussi été déplacée de 3 mètres car subitement elle était placée dangereusement pour les voitures alors que ça fait depuis plus d’un siècle qu’elle était au centre de ce carrefour. C’est autour de cette fontaine que j’ai appris notamment à faire du vélo quand j’étais tout petit.
Le Montaigu

Un vrai bon moment cette journée !

Au final ça fait 65 km et 2000 m de D+ et apparemment, nous étions près de 1500 cyclistes et là c’était vraiment dangereux avec la circulation. Normalement pour l’an prochain, ça devrait changer un peu pour organiser cet évènement.

(4 commentaires)

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    • Anthony84C on 14 août 2019 at 6 h 41 min
    • Répondre

    Salut Idris. Ben dis donc, ce fut une sacrée cohue au Tourmalet, déjà que d’habitude il y a pas mal de monde pour se photographier devant le panneau !
    Avec tous les gens qui t’ont reconnu et interpellé, au final tu auras mis plus de temps à discuter qu’à monter le Tourmalet !

    1. Salut Anthony,
      Effectivement à chaque fois la Montée du Géant attire énormément de monde, c’est une fois dans l’année heureusement^^ Mais c’est aussi un moment sympa. Par contre j’espère que pour les prochaines années ils fermeront les routes aux voitures pendant 2 ou 3 h de temps car c’était vraiment dangereux.
      Cette année c’était pas loin de 1500 cyclistes, c’est plus que les années précédentes où il y avait aux alentours de 1000 cyclistes.

    • Vincent Blakoe on 14 août 2019 at 20 h 05 min
    • Répondre

    Bah c’est ça d’être une star hein Idris 🙂

    1. Ahahahaha 😀

  1. […] 1er juin 2019 (21e sortie) : Montée du Géant du Tourmalet dans la chaleur […]

  2. […] de se lever le matin). Ce sera le col du Tourmalet, car mine de rien ça fait plus de 2 semaines et la Montée du Géant que je n’y suis pas allé […]

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