Après une période très chargée de 10 jours non stop de travail, j’ai eu un retour de bâton et un break d’une journée s’est imposé pour ce mardi 17 novembre. Entre stress et grosse fatigue, je me suis retrouvé avec des maux de tête, de la fièvre et un bon rhume… Le tout plombé par l’ambiance assez lourde depuis les évènements tragiques de vendredi dernier…
A l’origine j’ai pris cette journée off pour me retaper, donc pas de réveil le matin et comme il faisait beau, je me suis dit qu’un petit tour en vélo me ferait du bien pour le rhume et la fièvre.
C’est sur les coups de 11h que je suis parti bien tranquillement sans même trop savoir où aller. J’ai pris la direction de Bagnères, soit je ferai l’aller-retour jusque là, soit un petit tour dans les Baronnies, mais pas plus. J’avais quand même pris dans mon sac mes manchettes et mon K-way car bien qu’il faisait très frais de bon matin (la veste thermique était bien agréable), la température pourrait bien monter dans la journée.
Alors que je pédalais face aux montagnes avec une vue superbe, j’ai bouffé un bon petit vent de face qui m’a bien sapé le moral car je n’étais vraiment pas en forme. J’avais encore la tête qui tournait. D’ailleurs lorsque je me suis arrêté pour prendre une photo après 4 km, en repartant j’ai eu d’énormes douleurs dans les jambes. Je me demandais si j’allais aller jusqu’à Bagnères. Mais quand j’ai vu que sur l’ancienne route de Bagnères il y avait peu de voitures, j’ai décidé de continuer. C’était bien agréable même si j’étais scotché sur la route. Les quelques voitures n’hésitaient pas à s’écarter plus que convenablement et ça faisait bien plaisir.
Bien tranquillement je suis arrivé à Bagnères et il faisait tellement doux que j’ai choisi de rallonger un peu jusqu’à Campan pour avoir le point de vue que j’adore sur le Montaigu. C’est ce que j’ai fait et quand je me suis trouvé dans la montée d’Asté longue d’1,2 km, j’ai senti que je perdais moins d’énergie là dans la montée que dans les faux plats face au vent. Ça m’a un peu rassuré et du coup après avoir profité de la vue sur le Montaigu, j’ai décidé de continuer vers Sainte Marie de Campan avec le col d’Aspin (1490m) qui commençait à se faire de plus en plus présent dans ma tête.
J’ai vraiment apprécié la suite de la route, malgré les petites sensations et la difficulté à respirer à cause du rhume. Je suis arrivé à Sainte Marie de Campan, et je me suis dit que ça valait le coup d’aller au col du Tourmalet (2115m) et de prendre le risque de me retrouver dans une grosse galère si je n’avais plus les jambes.
J’ai enlevé ma veste thermique, mis mes manchettes aux poignets en prévision des endroits à l’ombre qu’il y aurait, puis je me suis lancé dans l’ascension. C’est probablement la dernière fois de l’année que je peux le grimper et ce n’est pas tous les ans que je pourrai le monter si tard (je disais déjà ça l’an dernier^^). J’étais quasiment tout seul dans la montée du col du Tourmalet.
Les 4,5 premiers kilomètres sont faciles et une fois Gripp, c’est parti pour 12,5 km à 9%. Bien évidemment, je n’ai pas trainé pour mettre tout à gauche une fois que j’ai passé Gripp. Je roulais bien tranquillement.
J’avais ce qu’il fallait de mouchoirs dans la poche. Outre le rhume, la fièvre me donnait une impression d’avoir soif en permanence et il fallait que je fasse gaffe à ne pas finir mes bidons trop vite. Heureusement au fil de l’ascension, ça allait mieux à ce niveau là. J’étais surpris de ne pas ressentir la pente. J’ai apprécié les couleurs d’automne et le calme de la montagne qui faisait du bien. En passant les cascades à 10 km du sommet, je suis passé dans une zone à l’ombre pendant 4 km, la température a chuté de 19,5°C à 9°C, j’ai remonté les manchettes rapidement. Un peu plus haut après le lacet du Garet, la stèle à l’endroit où Eugène Christophe a cassé sa fourche, n’est plus là, elle avait été récupérée en même temps que le Géant en octobre pour l’hiver. La suite au soleil face aux sommets a été appréciable malgré la pente. La tranquillité ambiante est agréable mais fait dévier l’esprit, je pensais au boulot. Et puis quand on est au calme face au Pic du Midi qui est toujours là, on repense forcément aux évènements des derniers jours en se disant que quoiqu’il arrive il faut traverser les évènements et que pour ça, l’unité et la défense des valeurs de tolérance, de respect sont importantes plus que tout.
A La Mongie il y avait un peu de monde, notamment des personnes qui faisaient des travaux sur les chalets avant la saison de ski. A la sortie de la station, j’ai pu voir les lamas. Un peu plus loin, des grands filets oranges très moches ont été installés le long de la route. Sur le final je n’ai vraiment pas vu le temps passer, tant j’ai apprécié. Au soleil il faisait 14°C dans les derniers kilomètres.
Tout le long de l’ascension j’ai pu prendre des photos tout en grimpant.
Ça faisait plaisir d’arriver au sommet pour la dernière fois de l’année. Il n’y avait pas un chat, et je suis privilégié de pouvoir le monter chaque année en hors saison que ce soit à la sortie de l’hiver ou avant celui-ci. C’est toujours des moments particuliers.
En haut, j’ai discuté avec un cycliste palois qui était monté par Luz Saint Sauveur, Michel. Nous avons discuté ainsi une bonne demie-heure. Il m’a parlé de nombreux parcours qu’il avait eu l’occasion de faire depuis 52 ans qu’il fait du vélo !! C’était bien agréable de discuter.
J’ai pris quelques photos de la vue sur les sommets côté Luz Saint Sauveur avant de songer à redescendre car n’étant pas vraiment fatigué, j’hésitais à aller au col d’Aspin en suivant. Mais j’avais une hésitation du fait que j’étais parti pour un petit tour à l’origine et j’avais zappé le repas du midi sans prendre autre chose que quelques pâtes de fruit.
Au moment d’attaquer la descente, mon compteur indiquait 9°C. J’ai gardé mes manchettes, mis ma veste thermique par dessus puis le K-Way. Ça restait glacial, je claquais des dents dans la descente. Il y avait très peu de circulation et j’ai pu me faire plaisir.
Après avoir passé La Mongie, je me suis arrêté 1 minute pour prendre une photo, mon seul arrêt dans la descente…qui m’a peut être évité un accident quelques minutes plus tard…
En effet, après un peu plus de 11 km de descente, je suis arrivé dans une courbe où j’ai vu une moto au sol, je me suis arrêté. Les deux automobilistes qui m’avaient dépassés un peu plus haut s’étaient arrêtés et étaient en train de ramener le motard sur la route. Il avait basculé de l’autre côté de la barrière métallique. Rien de cassé pour lui mais sans doute une grosse frayeur. J’ai dû arriver sur les lieux 1 minute après l’accident. Il était dans le sens de la montée et dans une courbe à droite il a perdu le contrôle, a traversé la route puis percuté la barrière métallique au bord et basculé en contrebas sur le talus. Heureusement qu’à cet endroit ce n’est pas le gros ravin et qu’il n’est pas allé bien loin. Mais en voyant les dégâts sur la moto, on sentait que le choc avait du être assez fort, il devait sûrement rouler vite. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que si j’étais arrivé au même moment dans cette courbe, j’aurais pu prendre la moto en pleine figure sans pouvoir faire quoique ce soit… Merci la photo que j’ai prise plus haut…
Après avoir souhaité bon courage au motard qui était entre de bonnes mains, j’ai continué ma descente sur Sainte Marie de Campan.
J’ai décidé d’aller au col d’Aspin. Je ne pouvais pas résister^^
A Sainte Marie de Campan, j’ai pris le virage en direction de l’Aspin et je me suis lancé dans l’ascension sans prendre la peine d’enlever mon K-way ou ma veste thermique. Les 7 premiers kilomètres étant roulant, je me suis dit que je ne devrais pas être en surchauffe sur la première partie jusqu’à Payolle. Et effectivement, la journée avançant, il y avait de plus en plus de portions à l’ombre. Après être arrivé assez rapidement à Payolle, je me suis arrêté pour enlever mon K-way et ma veste thermique afin d’attaquer les 5 derniers kilomètres à 8% en manches courtes.
J’avais toujours un peu mon rhume et de la difficulté à respirer, du coup j’ai fait en sorte de ne pas me mettre dans le rouge. La douceur de la fin de l’après midi était plus qu’agréable avec ces couleurs et je n’ai pas vu le temps passer lorsque le sommet du col d’Aspin était en vue. Quel plaisir d’arriver en haut une nouvelle fois.
Juste sur le sommet il y avait un fort vent glacial qui soufflait, ce qui faisait fortement chuter la température. J’ai rapidement remis ma veste thermique et mon K-way. J’ai pris quelques photos notamment de la vue sur le Pic d’Aneto au dessus de la vallée d’Aure et aussi du Pic du Midi qui avait des airs fantomatiques à travers la brume. Il s’agit de vues dont il est impossible de se lasser. Après quelques minutes il fallait songer à repartir. Je me suis lancé dans la descente, une descente bien glaciale mais heureusement pas très longue.
Alors que j’approchais à grande vitesse de Sainte Marie de Campan, au détour d’une courbe, j’ai manqué d’entrer en collision avec un troupeau de brebis qui ne s’est pas du tout affolé. J’ai eu juste le temps de piler pour les éviter. C’est rare qu’à cet endroit ils soient présents… Et rare aussi qu’ils ne s’enfuient pas alors que d’habitude ils ont beau être à droite de la route, ils sont capables de s’enfuir vers la gauche en traversant la route devant les roues^^
La suite du retour s’est faite à bloc pour éviter d’arriver trop tard par rapport à la tombée du jour. Cependant, ayant sauté le ravito du midi, je commençais à sentir de la fatigue dans les jambes.
Entre Asté et Gerde, c’est un chevreuil qui a traversé la route juste devant mes roues et j’ai failli louper un virage en tentant de l’apercevoir plus loin dans les champs^^
Un dernier arrêt dans le final pour regarder les montagnes et je suis rentré.
Une bien belle journée qui s’achevait, alors que je partais juste pour faire un petit tour en vélo je termine avec 120 km et 2600m de D+ et l’enchainement du col du Tourmalet et du col d’Aspin.
Tout ce que je peux dire c’est que la journée a été magnifique et qu’avec le mal de tête, la fièvre, le rhume et quelques temps sans vélo, je ne pensais vraiment pas pouvoir boucler une telle sortie sans avoir plus de fatigue. En tout cas, contre la fièvre c’est efficace^^ Et puis ça fait du bien d’une part dans cette ambiance assez lourde après ce qu’il se passe et d’autre part pour avoir une petite coupure dans les jours de travail qui se suivent sans discontinuer.
C’était probablement la dernière belle journée d’automne avec de la douceur car dès ce week end, la neige est attendue très bas en altitude…
(12 commentaires)
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Coucou Idris,
J’ai lu ta sortie la dernière sur le col d’Aspin et longue vie à toi.
J’ai une pensée régulièrement pour toi et de ton activité.
Tu es très courageux et petit à petit tu te fais connaître et ça marche même si cela demande beaucoup de travail. Je suis super contente de l’évolution.
Tu vas bientôt aménagé un laboratoire pour ton activité.
Dis moi si je peux t’aider en quoi que ce soit.
Je t’embrasse très fort
Author
Coucou Rosy Fouy 🙂
Merci beaucoup !! 🙂 Oui ça avance petit à petit, j’arrive à faire régulièrement des évènements pour me faire connaitre et ça prend petit à petit. C’est des heures pas possibles mais je suis content de faire ça. Là depuis hier ça n’arrête pas la production 😀
Je t’appellerai pour te raconter 🙂
Le laboratoire devrait être aménagé très bientôt, on a commencé le réagencement 🙂
Gros bisous et merci beaucoup Rosy Fouy 🙂
bon remède pour combattre le rhume et le mal de tête, pas cher pour la sécu en plus et beaucoup plus intéressant quand on voit le parcours, carrément 2 cols de légende… Pas grand monde sur la route mais je vois que ça été mouvementé tout de même entre les 2 roues et les 4 pattes… Aujourd’hui je suppose que le Tourmalet a dû se revêtir d’un peu de blanc ?
Author
Salut Gil 🙂
Ahahaha ouais pas compliqué de faire diminuer le trou de la Sécu 😀
Effectivement aujourd’hui la neige tombe en montagne, même vers 700m d’altitude. Pour le col du Tourmalet c’est fini pour la saison. J’ai encore de l’espoir pour le col d’Aspin 😀
Bonjour Idriss,
Ben pour quelqu’un d’enrhumé et pas en forme…
En tout cas chouettes photos, ça devait être bien sympa de faire ces cols sans la foule de l’été.
Nicolas
Author
Salut Nicolas 🙂
Merci pour ton message 🙂 Ouais j’adore grimper sur ces cols en hors saison, c’est là que c’est le plus agréable !! 🙂 Surtout quand il fait encore doux comme ça 🙂
J’ai pas autant de courage que toi, mais pour avoir fait une petite sortie vivifiante ce matin, je te confirme que la neige est tombée sur nos belles pyrénées.
Author
Salut James 🙂
Oui j’ai vu ça ce matin en ouvrant les volets, il a neigé même très bas car ça a blanchi à Bagnères…
C’est parti pour l’hiver en espérant des journées douces quelques fois…
Mais on ne va pas se plaindre de l’automne qu’on a eu 🙂
Salut Idris ,
une bien belle sortie automnal avec tes ascensions préférées !!
sympa et différent des autres saisons , et quel calme !
je ne t’ai pas demandé ,mais pour ton boulot , que fait tu du coup ?Tu t’es mis à ton compte
a+ pour de nouvelles aventures
Laurent
Author
Salut Laurent 🙂
Merci pour ton message 🙂 Ouais ces routes là en hors saison c’est un pur régal, mais maintenant tout est enneigé 🙁 Il a neigé à 500m d’altitude hier en fin de compte…
Oui ça y est j’ai créé mon entreprise de fabrication de jus de fruits et légumes 🙂 C’est à fond là dedans, plus de week end et des heures pas possibles mais je préfère ça que bosser pour un patron débile. Je ferai un petit article très prochainement car peut être que des lecteurs locaux seront intéressés ou auront des contacts.
A la prochaine !! 🙂
Salut Idris !
Après une belle chasse aux cols à l’Ouest des Pyrénées, t’es revenu dare dare sur TON Tourmalet et TON Aspin ha ha ha 🙂 ! C’est quand même étonnant ces grands cols ouverts mi-novembre ! Courageux quand même, le rhume ça passe à peu près en vélo mais la fièvre, normalement on reste au chaud ! Mais bon, en habitant presqu’au pied des montagnes, comment résister ?! 😉
Author
Salut Joris 🙂
Ouais retour sur des routes connues. C’était assez inespéré une sortie en montagne là comme j’étais pas en super forme, finalement ça a été. La fièvre était bien passée par contre le rhume s’est amélioré mais je le traine encore un peu…
C’était juste, là c’est tout blanc maintenant…
[…] de circulation sur les routes. J’ai vraiment apprécié de pédaler. Et puis contrairement à la dernière sortie, je n’étais pas malade ce […]
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