Pour ce samedi 1er septembre, j’avais coché l’après midi depuis longtemps en cas de beau temps. Je voulais tout simplement tenter de refaire un chrono sur le col du Tourmalet par Sainte Marie de Campan après le la matinée passée à Bagnères. Je ne le fais pas souvent car ce n’est pas forcément agréable, l’acide lactique dans les cuisses va se faire sentir, je ne peux pas profiter vraiment du paysage non plus et ça demande une grande concentration. Mais de temps en temps, l’envie est là.
Le moment est idéal, il fait beau et surtout il ne fait pas trop chaud, même un peu frais, c’est l’idéal pour tenter un chrono. En plein été il faisait beaucoup trop chaud pour cela.
Jusqu’à maintenant mon temps de référence est de 1h15min et 20 secondes établi il y a pratiquement 1 an tout juste, le 2 septembre 2017. Depuis j’avais déjà fait des ascensions en 1h16min 51s en septembre 2017 (strava que j’ai commencé ce jour là permet d’avoir de la précision) et 1h17min43s cette année en juin (mais un jour d’orage avec un début de crampe à cause des chaussures à cale que je ne suis pas habitué à utiliser xD). J’ai aussi déjà fait l’ascension en 1h19min deux fois.
Je me sens plutôt bien, pas forcément dans la forme de ma vie comme j’ai pu le sentir à la fin de l’été 2017, mais je sais que les jambes sont bonnes.
A la mi journée je termine les dernières bricoles pour le travail sur Asté et c’est de Campan que je vais donc partir. Je mange un peu. Je mets mes baskets, je mets mes manchettes sur les poignets car il fait un peu frais et je crains d’avoir froid plus haut en altitude, je finis de me préparer et j’enfourche le vélo.
Surtout rester bien concentré sur l’effort.
Direction Sainte Marie de Campan. Je tourne d’abord les jambes pour m’échauffer avant de hausser le rythme pour me mettre au seuil.
Je sens que les jambes sont bonnes et que je ne serai pas loin de mes meilleurs temps a priori. Mais on n’est jamais sûr de ce qu’il peut se passer tout au long de l’ascension, coup de froid, vent, point de côté, défaillance, fringale ou même accident comme le 19 août où nous avons dû mettre pied à terre…
J’arrive à Sainte Marie de Campan, le dernier raidillon qui grimpe raide, petit regard à la statue d’Eugène Christophe en passant et c’est parti, à bloc.
17 km à avaler. 4,5 km roulants d’abord jusqu’à Gripp avant 12,5 km à 9 % de moyenne.
Evidemment le compteur est très utile dans ces moments là. Je me fixais comme repère un chrono de 1h15 et d’atteindre le panneau à 12 km du sommet en 15 minutes afin de maintenir ensuite une moyenne de 12 km/h sur les 12 derniers kilomètres dans la mesure du possible. Mais j’espérais pouvoir grimper pas loin des 13 km/h, je sais que quand je suis vraiment très en forme je peux être entre 13 et 14 km/h sur les kilomètres à 9 %, mais ce n’est pas à chaque fois le cas et ça ne le sera pas ce coup-ci non plus.
Et me voilà donc dans cette première partie roulante, à relancer dès que possible, à jouer du braquet au fil des portions plus pentues et des replats. J’ai toujours cette impression d’être à l’arrache et de ne plus en avoir pour longtemps, mais je commence à m’y habituer^^
Je suis à plus de 20 km/h de moyenne sur cette première partie et j’arrive à Gripp dans les temps. J’attaque la partie raide. Toujours concentré.
Après quelques centaines de mètres dans cette partie, je passe le panneau des 12 km avec un peu plus d’une minute d’avance sur ce que je me suis fixé, je suis sur un rythme d’1h14.
Je pédale plutôt assis en relançant de temps en temps en danseuse pour détendre les cuisses. Le rythme est bon à cet instant. Je suis juste au dessus des 12 km/h, mais c’est plus haut vers les paravalanches avant La Mongie que ce sera dur.
Il y a beaucoup moins de monde sur la route du Tourmalet, c’est vraiment agréable. Ça change du plein été…
En approchant des cascades à un peu moins de 10 km du sommet, je commence à sentir un point de côté. Je m’amuse de constater que quand je fais le Tourmalet à bloc, c’est toujours au niveau des cascades que j’ai une alerte point de côté.
Surtout respirer lentement sans perdre de vitesse. La partie sous les arbres. Un peu l’impression de perdre du rythme mais en passant le panneau des 8 km j’étais sur un rythme de 1h13.
Les kilomètres défilaient assez vite et je me fixais toujours comme repère les 5 minutes au kilomètre.
Le lacet du Garet passe très bien. Sur le kilomètre qui mène au premier paravalanche, j’étais un peu dans le dur, mais sous le paravalanche qui est assez long j’ai retrouvé du rythme, ça m’a rassuré. J’ai dépassé quelques cyclistes qui étaient là, quelques salutations au passage, ce sont surtout des espagnols que je vais voir tout au long de l’ascension.
A 6 km du sommet je naviguais toujours sur un rythme de 1h13 30s. Si tout va bien il me reste 30 minutes d’effort encore. Les cuisses brûlent mais il faut voir le verre à moitié plein. Je me dis que c’est le final bientôt, il vaut mieux en être là que plus bas^^ 30 minutes c’est long et pas beaucoup à la fois.
Ce kilomètre est le plus dur, ligne droite raide, les paravalanches avec des pics de pourcentages. Mon rythme fléchi légèrement et ma vitesse tombe à 11,4 km/h sous les paravalanches.
J’ai un énorme avantage tout de même, c’est de connaitre par coeur cette ascension et je sais que si tout va bien, je retrouverai du rythme dans les 3 derniers kilomètres.
La sortie des paravalanches, ouf, je passe le panneau des 5 km, l’entrée dans la montée est raide en suivant. Je suis sur un rythme de 1h14 et 15 s à 5 km. Mais dans la traversée et la sortie de la station, je pédale plutôt bien.
La sortie de la station avec vue sur le sommet. Je réussis à relancer, je commence à me rassurer, normalement je n’aurais pas de défaillance, je sens que le rythme je le tiendrai, ça se jouera à pas grand chose. Le panneau des 4 km, toujours les mêmes prévisions.
Je sais que le kilomètre suivant à 8,5 % (à 3 km du sommet), c’est là que je peux essayer de récupérer un peu.
C’est intense. A 3 km du sommet, plus que 15 minutes d’effort si tout va bien. Ça grimpe, ça grimpe. Mais j’opte pour baisser très légèrement ma vitesse pour reprendre un peu mon souffle. Puis ça relance. Ce kilomètre en ligne droite est long, j’ai l’impression de perdre du temps. Mais ce n’est qu’une impression.
Le panneau des 2 km, ça va le faire.
Virage raide en épingle. Je me mets en danseuse et ma main droite manque de glisser du haut de la manette de frein, c’est là que je réalise que j’ai oublié de mettre mes gants en partant^^
Je rattrape de nouveau quelques cyclistes sur ce kilomètre. Il y a toujours ces 500 derniers mètres encore plus raides qui sont en tête, surtout rester concentrer. Puis à l’amorce du dernier kilomètre, je donne tout.
Dans le dernier virage raide qui lance la fin entre 13 et 15 % à 500 m du sommet, je rattrape 2 espagnols qui prennent large mais qui me laisse passer à leur droite à l’intérieur.
Il y aussi mon ami l’âne qui est là pour m’encourager !!
Les 300 derniers mètres se font assis, mains en bas du guidon et serrage de dents, à bloc, une pointe à 14,5 km/h sur la toute fin et c’est le sommet !!
A vue d’oeil, l’objectif est atteint, je suis en 1h14, je verrai à la fin de la sortie, le temps exact sur Strava.
Le temps de reprendre mon souffle pendant quelques secondes, je sors mon téléphone pour prendre une photo du paysage et là je vois « batterie faible inférieure à 10 % » et…il s’éteint… Zut alors !! Pas de photo… J’ai repris un ancien téléphone la veille et en fait quand je l’ai mis dans ma poche en partant, il s’est mis sur l’appareil photo, résultat il a pris plus de 190 photos de l’intérieur de ma poche pendant que je pédalais…
Du coup, pas de photo du paysage du col sous un ciel bleu, pas de photo de l’âne non plus, très déçu… Tant pis…
Beaucoup de motards moteur allumé au sommet du col. Pas très agréable, je ne m’attarde pas. Après même pas 2 minutes j’attaque la descente…en manches courtes. Pourtant il fait un peu frais mais ça va être supportable.
Petit arrêt pour caresser l’âne quand même, puis c’est parti pour la descente. Pas trop de monde donc agréable avec de longues portions à plus de 65 km/h.
Je recroise plein de cyclistes que j’ai dépassé durant la montée.
Pendant toute la descente, j’hésite à grimper le col d’Aspin en suivant, je sens que j’ai des bonnes jambes. Mais je dois encore passer voir une copine pour prendre le goûter (avec un bon gâteau qu’elle a fait) à côté de chez moi, puis à 19 h je vais prendre l’apéro sur les coteaux de Tarbes chez une copine aussi. Journée chargée xD
Du coup retour dans la vallée.
Je boucle ainsi une sortie courte mais intense. 48 km en 2h04, 1800 m de D+.
Ce n’est pas le genre d’ascension à bloc comme ça que je ferai à chaque fois forcément, mais de temps en temps comme ça ça fait du bien et ça permet de se défouler.
Verdict de Strava : 1h13min47s pour faire l’ascension du col du Tourmalet par Sainte Marie. 14 km/h de moyenne sur les 17 km et une vitesse ascensionnelle de 1015 m/h, plutôt content de moi.
Pour cette montée, j’étais au max, je n’ai pas fait d’erreur dans la gestion de l’effort ou les changements de braquets, je ne pouvais pas faire mieux avec les jambes du jour.
Prochain objectif pour les années à venir, me rapprocher des 1h10.Faudrait peut être que je me mette aux pédales auto, mais bof bof pour l’instant. Et ce qui me rassure pas mal c’est que pour ce 1er septembre j’avais de très bonnes jambes mais pas non plus les meilleures sensations de ma vie.
Je connais des personnes qui arrivent à le monter en moins d’1h10 et même 1h05, mais c’est un sacré challenge…
Finalement en l’espace d’un gros mois, j’aurais fait l’enchainement Peyresourde, Aspin, Tourmalet, Aubisque, j’aurais aussi passé les 25 ascensions du col du Tourmalet sur les 12 derniers mois et j’aurais battu mon record perso dans la montée du Tourmalet. 3 registres différents : endurance sur 1 an sur 1 col dur, endurance sur une journée et explosivité sur un col.
C’était la sortie à bloc de l’année et du coup sans photo (sauf celle de la fin une fois que j’avais rechargé la batterie avec ma batterie externe.
Place au retour du vélo plaisir.
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[…] kilomètres exactement dans le même temps que le jour où j’ai fait mon meilleur temps perso le 1er septembre à 10 secondes près, comme […]
[…] le coup de pédale un poil plus lourd que lors de mon ascension du 1er septembre à bloc, mais j’ai un rythme […]