En ce début de printemps et de mois d’avril, le soleil commence à montrer le bout de son nez et à s’imposer un peu plus souvent face aux nuages et à la pluie. Ça reste bien timide encore quand même, mais c’est mieux que rien.
J’ai vu qu’il était prévu plutôt du soleil pour ce jeudi 2 avril. J’ai donc décidé de faire en sorte d’être disponible ce jour là pour aller pédaler un peu car le week end s’annonce plus que moyen.
Pour le programme de la sortie, j’ai décidé de retourner au col du Soulor (1474m) mais ce coup-ci de le grimper par le versant de Ferrières. C’est un versant très beau, qui longe le cirque du Litor avec vue notamment sur le sommet du col d’Aubisque. Ce versant je ne l’ai grimpé qu’une seule fois en 2010, il y a bientôt 5 ans…
Il faut dire que ce n’est pas vraiment le versant le plus pratique depuis Tarbes.
Pour cette sortie j’ai donc décidé de prendre le train entre Tarbes et Nay dans les Pyrénées Atlantiques. Et de là, je peux remonter la vallée vers Asson, Arthez d’Asson puis Ferrières pour grimper le col du Soulor et revenir par Argelès Gazost et la vallée des Gaves.
Nay et Asson c’est un coin que je connais plutôt pas mal car j’y suis allé plusieurs fois en vélo depuis la maison pour aller notamment voir les dirigeants du zoo d’Asson où j’avais effectué mon stage de 4e il y a plus de 12 ans (déjà…). C’est pas une route forcément agréable tout le temps et bien casse pattes aussi. Pour peu qu’il y ait du vent, j’ai préféré aller en train jusqu’à Nay.
Voilà pour le programme.
Le matin en me levant il faisait encore nuit mais aussi très froid. Je ne m’attendais pas à une telle chute des températures…tout était givré…
Du coup j’ai pris mes gros gants d’hiver pour partir, ce qui fait que dans mon sac j’ai aussi pris mes deux autres paires de gants : les gants longs et fins ainsi que mes gants courts. Je préférais avoir les 3 plutôt que de me rendre compte que je n’avais pas la bonne paire en fonction des températures. J’ai aussi pris mon écharpe. Par contre pour les jambières, je me rends compte que même quand il fait froid je n’en ressens pas vraiment le besoin.
La journée s’annonce superbe, ça faisait longtemps ! Je suis parti en direction de la gare de Tarbes pour un peu moins de 10 km. Mon compteur affichait 1°C… J’étais gelé en arrivant à la gare et pas mécontent de monter dans le train. Depuis le train j’ai pu admirer les montagnes. En longeant l’aéroport, j’ai aperçu un A380 qui est en attente de démantèlement sur le site de Tarbes. Il s’agit d’un des tout premiers A380 d’essais d’Airbus. Ceux qu’on voyait souvent voler au dessus de nos têtes il y a 10 ans, en revanche c’est la première fois que j’en vois un au sol à l’aéroport de Tarbes, j’essaierai de le prendre en photo au retour quand je longerai la zone de l’autre côté.
Une belle journée qui s’annonce, juste un peu froide au début :
Après 35 minutes de train je suis arrivé à la gare de Nay.
Il n’y avait plus qu’à^^
A la gare de Nay :
La veille au soir j’avais décidé d’explorer un petit peu avant d’aller sur Arthez d’Asson. En effet, je voulais voir à quoi ressemblait la route permettant de relier la vallée de Nay à celle de Louvie Juzon en parallèle à l’ouest, pour éviter la route passante qui part d’Asson. Louvie Juzon permet d’accéder ensuite vers Bielle et Laruns au pied du col de Marie Blanque ou du col d’Aubisque. Du coup je voulais voir à quoi ressemblait cette route si dans les prochains moi je descendais là en train pur aller vers l’Aubisque ensuite.
Et pour ne pas faire cette route en aller retour (car il faudra bien que je revienne sur Arthez d’Asson pour aller au col du Soulor), je voulais rejoindre Arthez d’Asson par une petite route forestière qui permettait de faire une petite boucle.
Bref, j’ai donc commencé à pédaler à Nay en direction de Asson. Une route vallonnée que je connais bien. J’ai traversé Asson sur une route tranquille sans trop de voitures, et c’est après le village à l’endroit où il y a l’embranchement pour aller au zoo à 1 km de là, il y a là une autre petite route qui part sur la gauche, c’est là que je suis allé. C’est la route qui permet de retomber sur Louvie Juzon au bout. Une route très étroite et granuleuse mais magnifique ! J’ai apprécié le calme, la beauté du paysages, les estives à côté et les villages calmes. Par contre lorsqu’on croise une voiture ou qu’on se fait dépasser, c’est vraiment très étroit.
Au début de cette route, il faisait 6°C et j’ai changé mes gants en mettant ma paire longue et fine.
J’ai vu une bifurcation sur la gauche avec une direction Arthez d’Asson, je l’ai repéré. Cependant la route que j’avais en tête pour revenir ensuite sur Arthez d’Asson était un peu plus loin.
Plutôt sympa le cadre :
Vous devriez bien vous entendre avec Veloblan vous :
Un peu pourri l’état de la route par moment :
Cette route est légèrement vallonnée. Après plusieurs kilomètres, elle devenue dans un état déplorable pendant quelques centaines de mètres, je commençais à me poser des questions. Heureusement elle redevient à peu près normale peu après. J’ai traversé plusieurs villages, Capbis, Pé de Hourat d’où ça grimpe un peu plus sur quelques encablures pour basculer au sommet du col des Bouts (421m). Je suis descendu de l’autre côté sur quelques kilomètres avant de voir vaguement que ça continuait ensuite un peu pareil jusqu’à Louvie Juzon. Et puis je voyais le temps défiler, donc j’ai fait demi tour pour regrimper le col des Bouts et trouver la fameuse petite route que j’avais repéré sur la carte pour rejoindre Arthez d’Asson.
Au col des Bouts :
Au fur et à mesure que je refaisais cette route en sens inverse, je me suis rendu compte que tous les chemins qui partaient sur la droite étaient des chemins forestiers défoncés sur lesquels je n’avais aucune envie de m’aventurer en vélo de route. Un peu plus loin il y en a un qui me semblait pas mal, j’y suis allé mais après 200 m de montée ça s’est transformé en piste et j’ai rebroussé chemin.
Au final je suis revenu au tout premier chemin que j’avais vu avec la direction d’Arthez d’Asson. Au moins il avait l’air praticable mais du coup ça m’a fait faire 8 km à l’aller et au retour. A partir de là j’étais à 6 km d’Arthez d’Asson d’après le panneau. Ça grimpe sur du 6% au début avant d’avoir un pic plus élevé. La route continue en alternant faux plats montants et replats. J’ai apprécié de pédaler là, avec ce calme et le paysage agréable. Un peu plus tard, alors que je me trouvais sur une portion à 5%, je vois se dresser devant moi, un mur qui me paraissait franchement raide. Je l’ai attaqué sur 39×25 et j’ai vu 10% s’afficher sur mon compteur avant même la partie la plus raide et effectivement, au milieu sur une bonne centaine de mètres, la pente était à 14% avant qu’elle ne passe à 13% sur encore pas mal de temps. J’ai pu passer ce mur sur 39×25 mais il a fallu s’employer un peu. Et un peu plus tard j’en vois un 2e devant moi, mais heureusement il n’était qu’à 10% et je l’ai passé plutôt facilement sur 39×25.
Juste au sommet je vois un panneau qui indique « Chemin du col de Tisné ». Je me suis arrêté et je suis allé voir, le chemin pars sur la droite et le col se situe à 350m là au milieu de quelques fermes. La vue sur ces 350m est sympa. Par contre les chiens sont moins accueillants et je suis vite reparti^^
De là, il me restait moins de 2 km pour redescendre sur Arthez d’Asson. J’avais monté deux murs pour me hisser là, mais c’était un mur tout aussi raide à descendre pour rejoindre le village, j’ai apprécié le bon freinage du vélo parce qu’il y avait de quoi se laisser embarquer dans les virages. La vue sur le village qui se trouvait en contrebas était vraiment belle mais j’allais trop vite pour pouvoir m’arrêter et du coup j’ai pas pris cette photo^^ Une fois en bas, je suis monté jusqu’au centre d’Arthez d’Asson devant l’église pour ensuite quitter le village. J’y étais enfin^^ J’étais déjà à plus de 40 km parcourus et 550m de D+.
J’ai mangé une pâte de fruit et enlevé mon écharpe puis je me suis lancé sur la route du Soulor.
L’église d’Arthez d’Asson :
A partir d’Arthez d’Asson il y a 10 kilomètres en faux plats montants pour rejoindre Ferrières au pied des 12 km du col du Soulor. Et tout ce que je peux dire c’est que ces 10 kilomètres jusqu’à Ferrières étaient comme dans mes souvenirs : magnifiques !
Route étroite qui remonte l’Ouzom (ou Ouzoum selon qu’on se place du point de vue béarnais ou bigourdan) pour arriver en fond de vallée. C’est tellement étroit qu’à de nombreuses reprises la route se divise en deux, à droite (à gauche du sens du courant) de l’Ouzom c’est pour monter et à gauche c’est pour redescendre.
La route traverse quelques estives mais surtout des gorges et des hameaux avec des fermes. Bref un décor que j’aime bien. J’ai pu voir des ânes aussi, ça manquait un peu sur le début de la sortie et j’étais content d’en voir^^
Par ailleurs il y avait vraiment très peu de voitures sur cette route et tout aussi peu de cycliste puisque je n’en ai pas vu un seul jusqu’au sommet du col.
Plus j’avançais et plus je mitraillais de photos. Un peu avant Ferrières, j’ai quitté les Pyrénées Atlantiques (64) pour revenir dans les Hautes Pyrénées (65).
Je suis passé devant la bifurcation vers le col de Spandelles qui est indiqué fermé (j’avais hésité à faire l’enchainement avec col de Spandelles par Argelès, puis Soulor par Ferrières, mais je n’étais pas sûr des jambes ni de l’ouverture du col de Spandelles).
Juste après j’ai débouché dans Ferrières avec sa très belle église du XVIIIe siècle. Je me suis arrêté devant pour changer une nouvelle fois de gants et mettre mes gants courts^^.
La belle église de Ferrières :
Et ce coup-ci c’est parti pour les 12 kilomètres d’ascension du col du Soulor. 12 km à 7,5% de moyenne. Je me souvenais que les premiers kilomètres sont très irréguliers avec des portions plates sur 200 ou 300m puis des rampes à 10% sur 700m. Le final quant à lui est plus réguliers autour des 8% sur plusieurs kilomètres.
Je savais à quoi m’attendre en m’élançant.
Le premier kilomètre en quittant Ferrières est le plus raide avec 9% de moyenne et une bonne partie à 10%. Je me suis mis sur 39×25 et je mitraillais de photos toujours^^ Le début se fait dans une forêt avec par moment des points de vues tout en bas du ravin à côté, c’est assez impressionnant !
Plus j’avançais sur les parties raides et plus je commençais à sentir les jambes lourdes. En passant le village de Arbéost, j’ai eu droit à une descente de 200m avant plus de 750m à 10%.
A environ 9 km du sommet on commence à entrer dans le cirque du Litor et on aperçoit au loin de l’autre côté la route du col d’Aubisque (celle qui relie le col du Soulor au col d’Aubisque) ainsi que le sommet du col d’Aubisque encore enneigé.
Vue sur la route de l’Aubisque et le sommet du col d’Aubisque de l’autre côté du cirque du Litor :
Et le zoom sur le sommet du col d’Aubisque (1709m) :
J’ai commencé à avoir un coup de moins bien à 7 km du sommet. Le 39×25 me paraissait gros quand j’étais assis sur le vélo. J’ai mangé une pâte de fruit que j’avais dans la poche sans m’arrêter. Les quelques kilomètres suivants ont été durs mais heureusement le paysage faisait une distraction. C’est aux alentours de 4 km du sommet que j’ai commencé à aller mieux et que je pouvais de nouveau relancer pas trop mal.
Toujours la vue sur la route de l’Aubisque de l’autre côté :
La route semble taillée dans la roche et longe le cirque du Litor, c’est plutôt grandiose. Le final dans les 3,5 derniers kilomètres est particulier, en courbes interminables (on aperçoit le sommet) avec vue sur la route du col d’Aubisque qui se rapproche au fur et à mesure et ce paysage plutôt sec en cette saison.
Il y a 5 ans quand j’avais grimpé ce versant avec le vieux VTC, je me souviens que je n’avais plus de jambes sur la fin et ce final m’avait paru interminable. Là, ce coup-ci, le coup de moins bien était passé et ça allait mieux pour aborder le final. Il y a juste une partie à 10% juste avant le panneau du dernier kilomètre qui a fait mal aux jambes mais tout le reste aux alentours de 8% depuis plusieurs kilomètres, ça passait.
Je suis arrivé au sommet bien content d’y être quand même (j’avais un peu faim^^) et d’y être parvenu sur 39×25.
Le final, dans les 3 derniers kilomètres :
Valait mieux ne pas être là quand ça s’est effondré :
Les dernières centaines de mètres :
Par ailleurs, je n’ai croisé que quelques voitures dans toute l’ascension et je n’ai toujours pas vu de cycliste. Incroyable.
La journée est très belle même si le soleil ne chauffe pas vraiment (bien que j’avais chaud dans la montée).
Au sommet du col du Soulor, j’ai profité du paysage et mangé une pâte de fruit. Il n’y avait plus de neige et ça fait plaisir de voir que ça fond petit à petit. Après quelques minutes, je me suis élancé dans la descente vers Arrens puis Argelès.
Au sommet :
C’est dans le début de la descente que j’ai croisé les premiers cyclistes aujourd’hui, 2 cyclistes qui finissaient leur ascension par Arrens.
Dans la descente :
Après 2 kilomètres de descente, j’ai ressenti de violentes rafales de vent… pfffff, moi qui espérais ne pas en avoir aujourd’hui (il y avait eu beaucoup de vent quelques jours avant)… Dans l’autre vallée que je venais de parcourir avant l’ascension, je n’avais pas eu du tout de vent et là il soufflait fort…
Une fois en bas de la descente à Arrens, sur les replats, j’ai bien senti que je l’aurais de face une fois en bas à partir d’Argelès, dès ce moment j’ai senti que le retour allait être un peu dur…
Et effectivement, une fois revenu à Argelès, j’ai rejoins la voie verte en direction de Lourdes et dans les interminables lignes droites, j’étais à fond, mains en bas du guidon et j’atteignais à peine les 20 km/h et dès qu’à certains moments le vent s’atténuait, ma vitesse grimpais jusqu’à 32 km/h sans que je ne fasse d’effort.
Lignes droites interminables sur la voie verte :
Je craignais la grosse fringale sur le retour à cause de ce vent… (j’ai 37 km entre Argelès et la maison). La traversée de Lourdes fut pénible car il avait beaucoup de circulation et j’ai pris tous les feux rouges. En plus la sortie de la ville se fait en montée avec ronds points et feux rouges là aussi. Pas le plus agréable. Le plus pénible c’était ensuite sur les 7 km entre Lourdes et la zone de l’aéroport où je peux rejoindre l’ancienne route avec moins de circulation. Dans les montées ce fut un peu difficile… En passant à côté de l’aéroport j’ai pris quelques photos tandis que je sentais (à ma grande joie) que le vent s’atténuait petit à petit. Ouf ! Parce que j’en avais pas fini avec les lignes droites.
Sur la grande route après avoir traversé Lourdes :
L’A380 en attente de démantèlement (c’est marqué sur la queue de l’avion):
Les 10 derniers kilomètres entre Juillan et Barbazan, à travers tous les villages m’ont paru un peu long mais j’ai fini pas trop mal finalement en évitant la fringale.
J’avais quand même bien mal aux jambes en rentrant^^. Ça a été une bien belle sortie que j’ai bien appréciée. Les routes du début avant d’aller vers le col du Soulor ont été bien agréables elles aussi.
Au final ça a fait 121 km et 1950m de D+ pour cette sortie. C’était ma 8e ascension du col du Soulor (2 fois par Ferrières et 6 fois par Argelès).
Dans le dernier kilomètre :
(4 commentaires)
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Idris l’explorateur !
Mine de rien, ce versant du Soulor est vraiment sympathique
120 km au final et près de 2000 mètres de D+, ça va ! tu te fais de belles journées !
Author
Salut JL 😀
Oui ce versant là et la vallée juste avant c’est vraiment magnifique et très tranquille 🙂
J’espère que cet été je ferai des sorties encore plus grandes 😀
Salut Idris !
Ce Col du Soulor a l’air bien fun par ce versant. Bien que les photos soient toujours aussi sympa, là c’est un peu l’overdose, t’as failli grillé l’APN ! 🙂
Author
Salut Joris 😀
Ah bé il en faut un peu 😀
[…] jusqu’à Nay dans le 64 puis de là reprendre la route que j’étais allé reconnaître au mois d’avril quand j’avais grimpé le col du Soulor par Ferrières, puis rejoindre la route qui mène à Laruns au pied de 2 cols : le col du Pourtalet (1794m) sur […]
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