Totalement remis de la chute d’il y a une dizaine de jours, c’est reparti pour les sorties un peu plus longues. J’ai remis dans mes plans le col du Portet (2215m) en vallée d’Aure au dessus de Saint Lary. Le seul soucis, c’est sa situation géographique^^ Et pour cause, depuis Barbazan il faut d’abord se coltiner soit le col d’Aspin, soit la Hourquette d’Ancizan, et au retour rebelote, il faut grimper un de ces deux là (de préférence celui que l’on n’a pas grimpé à l’aller^^). Et entre les deux il faut se tailler les terribles 7 premiers kilomètres du Pla d’Adet (1680m) avant de terminer sur une route en mauvais état vers le col du Portet. Un gros morceau de 175 km et 4000m de D+ en perspective.
Voilà 6 ans que je ne suis plus retourné au Pla d’Adet (1680m). A l’époque, j’étais avec mon vieux VTC et c’était seulement…ma 3e sortie en montagne. Après avoir grimpé le col d’Aspin et bouffé du vent dans la vallée d’Aure, j’avais été terrassé par une énorme fringale dans l’ascension du Pla d’Adet. J’étais arrivé au sommet tant bien que mal mais le col du Portet j’avais laissé tombé.
Là, j’avais de nouveau la motivation pour y aller (il faut dire que la montée du Pla d’Adet n’est pas forcément agréable en vélo). Le soucis c’est que depuis début juillet, ma forme est un peu sur courant alternatif et tantôt les jambes sont bien et tantôt ça ne va pas. C’était un peu le suspense et malheureusement là c’était plutôt la deuxième catégorie, ce n’était pas la grande forme…
Je suis parti tôt le matin avec le Ridgeback en prévision du mauvais état de la route qui m’attendrait. La journée s’annonçait magnifique.
De bon matin, il faisait froid, seulement 10°C au départ et avec juste les manchettes en plus du maillot manches courtes, j’étais frigorifié… Heureusement, peu à peu je vais m’habituer à la température mais il faudra près de 45 km (presque au sommet de la première ascension) pour que la température passe au dessus de 14°C.
Etant donné qu’il était tôt, il y avait assez peu de voitures sur la route à ce moment.
La vue sur les montagnes était superbe, malheureusement après quelques kilomètres, un fort vent de face s’est mis à souffler et ça a un peu gâché la remontée de la vallée. J’étais scotché et pourtant je rattrapais un cycliste en vélo de route qui était 100m devant moi qui était en danseuse, mains en bas du guidon contre le vent…
Quelle galère… Je me demandais si ça valait le coup de continuer, j’étais en train de m’épuiser, déjà que je n’avais pas de très bonnes jambes… J’ai continué comme je pouvais, j’ai passé Bagnères, Campan, puis je suis arrivé à Sainte Marie de Campan. J’étais déjà bien entamé. J’ai mangé une pâte de fruit puis je me suis élancé dans l’ascension de la Hourquette d’Ancizan (1564m). Les 7 premiers kilomètres jusqu’à Payolle ne sont pas très raides et communs avec le col d’Aspin. Je me suis lancé dans la montée en mode tranquille. Je sentais bien que tôt ou tard j’aurais du mal dans cette sortie… Au fil des kilomètres, j’attendais surtout avec impatience le moment où je me retrouverais au soleil pour que la température monte un peu^^
En traversant Payolle, les touristes en camping car qui avaient passé la nuit là, commençaient à s’éveiller.
A partir de là, il reste 8,5 km jusqu’au sommet. Plus les minutes passaient et plus il y avait des voitures qui montaient là-haut.
Le paysage est toujours aussi beau dans la Hourquette. Je montais sur 38×28.
Lorsque je suis arrivé dans le kilomètre en descente à 4 km du sommet, je me suis arrêté pour caresser les ânes qui étaient là sur la route. Pendant que j’en caressais il y en a un qui est arrivé par derrière et commençait à me renifler le coude, je l’ai reconnu, c’était celui qui s’était gratté sur ma potence la dernière fois^^
J’ai continué mon ascension, toujours en essayant de penser à la suite. Heureusement que le cadre est agréable ! Il y avait beaucoup de voitures garées au sommet déjà quand je suis arrivé. C’est la 13e fois que je grimpais la Hourquette d’Ancizan. J’ai pu grimper sans forcer sur 38×28 mais je sentais bien que ça ne tournait pas rond… Je commençais déjà à douter de pouvoir faire la sortie en entier et me demandais si je n’allais pas juste faire le col d’Aspin derrière sans chercher à aller vers Saint Lary.
Je ne me suis pas attardé en haut et j’ai attaqué la descente de l’autre côté. La Hourquette d’Ancizan présente l’avantage de permettre de retomber dans la vallée d’Aure à mi-chemin entre Arreau et Saint Lary (espacé de 11 km dans la vallée), ce qui évite d’avoir beaucoup à pédaler surtout que le vent souffle assez souvent dans ce coin.
Après une rapide descente, je suis donc arrivé à Guchen où j’ai rejoint la route de Saint Lary. Par chance, il n’y avait pas de vent, ça valait le coup d’aller par là bas. Il y avait pas mal de voitures qui circulaient mais ça restait encore raisonnable par rapport à ce que je craignais.
Et c’est assez vite que je suis arrivé à Saint Lary. La vue sur le Pla d’Adet (1680m) et la route qui y mène est imprenable. De l’autre côté de la vallée c’est la vue sur le col d’Azet qu’on a.
Le Pla d’Adet, ça fait 6 ans, mais je m’en souvenais comme si c’était la veille, son ascension m’avait marquée^^ Les 7 premiers kilomètres sont communs avec le col du Portet, c’est après qu’il y a la bifurcation et que le col du Portet continue sur encore plusieurs kilomètres.
C’est 10 km à 8,2% de moyenne. Mais la difficulté est surtout concentrée sur les 7 premiers kilomètres qui sont à 9,3% de moyenne. Les pourcentages moyens des 10 kilomètres sont respectivement : 9%, 10%, 10%, 9%, 9%, 8%, 10%, 5%, 7% et 7%.
J’ai attaqué l’ascension, en sachant bien que ça n’allait pas le faire pour le col du Portet, mais on ne sait jamais…un miracle… J’ai grimpé le premier kilomètre à 9% sur 38×28 avant de passer le petit plateau pour la suite. Le Ridgeback nécessite plus d’avoir un pédalage souple. Moi qui n’étais pas très fringuant, j’ai été surpris de rattraper 2 cyclistes en vélo de route. Les seuls que je verrai dans la montée.
La route à flanc de montagne offre la même vue sur la vallée d’Aure en bas et le col d’Azet en face et grimpe de façon impressionnante. Cependant, il y a une grande atmosphère de béton qui se ressent de là et ce n’est pas très agréable. Par ailleurs, outre les forts pourcentages, il n’y a que 3 virages en épingle de toute l’ascension.
A 8,6 km du sommet, je suis passé devant la plaque rendant hommage à Poulidor qui avait attaqué à cet endroit en 1974. Il avait battu Merckx et avait remporté sa 7e et dernière victoire d’étape sur le Tour de France. Il avait fini 2e de ce Tour.
Après 5 km, j’ai traversé le village de Soulan, bien sympa avec sa fontaine, par contre la sortie du village fait mal aux jambes, j’avais oublié qu’il y avait encore 1 km à 10% peu après^^ Les jambes faisaient bien mal et j’étais vraiment en train de m’arracher. Je n’étais pas fâché d’arriver enfin au kilomètre à 5% à Espiaube. Cependant j’ai quitté la route du Pla d’Adet pour rejoindre le début de celle du col du Portet et ça remonte à 8% entre les 2 pendant quelques centaines de mètres.
Je me suis ensuite arrêté devant cette route. Qu’est ce que j’étais déçu d’être là, d’avoir fait tout ce trajet mais de sentir que je ne pourrai pas y aller car il y avait encore le col d’Aspin après pour rentrer…
J’ai donc rejoint la route du Pla d’Adet pour terminer l’ascension jusqu’à la station (très moche au passage). Les pourcentages sont de l’ordre de 7 à 8%, pas vraiment de tout repos. J’ai fait le tour jusqu’en haut de la station sur les parking. Puis j’ai suivi le sens unique (qui fait le tour au fond de la station) pour rejoindre de nouveau la route. J’avais envie de manger un morceau et je me suis mis en quête d’un resto. Il n’y en avait pas des tonnes et de là où j’ai rejoins la route, j’ai dû regrimper le dernier kilomètre pour arriver à un resto ouvert. J’étais surpris qu’il y en avait si peu d’ouvert. Surtout qu’il y avait du monde et notamment ceux qui font la descente sur des moutain-bikes (vu que c’est raide et avec peu de virages) qui étaient là avec toutes leurs protections.
Le resto en question était très moyen, mais j’avais faim alors j’y suis quand même allé. Beaucoup de fromage dans les plats proposés et moi qui avais rêvé d’une bonne salade composé, je me suis retrouvé à prendre une pizza sans fromage du coup…
Après 1 h de temps, il fallait bien repartir. Je savais déjà que dans le col d’Aspin j’allais avoir du mal à finir. J’ai attaqué la descente du Pla d’Adet en m’arrêtant quelques fois pour prendre des photos. En bas, à Saint Lary, j’ai pris la direction de Arreau à 11 km de là. Il faisait chaud en bas.
Après un temps qui m’a paru bien long, je suis arrivé à Arreau, j’ai de suite attaqué l’ascension du col d’Aspin. 12 km de montée… Le début de l’ascension, bien connu, est en trompe l’oeil avec des kilomètres en faux plat pour commencer, puis après un kilomètre à 8%, il y a plusieurs kilomètres à 6% pour souffler. C’est surtout les 5 derniers kilomètres à plus de 8% qui auront fait mal. Déjà la longue ligne droite entre 9 et 10% en plein soleil à cette heure-ci. Le compteur indiquait 41°C en plein soleil. Je ne souffrais pas trop de la chaleur, mais bien d’une méforme totale. Belle défaillance. C’est le mental qui a pris le relais pour ce final. Et après de gros efforts et quelques pauses tous les 1,5 km, j’ai vu avec soulagement arriver le sommet devant moi.
Tellement fatigué au sommet, que pour la première fois j’ai eu besoin de m’asseoir pour récupérer…
Heureusement que la vue était superbe sur le Pic du Midi !
Après quelques minutes, j’ai entamé la descente pour rentrer. A Payolle il y avait une foule énorme ! Il s’agissait de la fête de la montagne d’où ce monde. Je me suis arrêté là pour remplir mes bidons d’eau fraiche avant de continuer le retour dans la plaine.
Un retour bien long qui me verra finir carbonisé en train de me vider les bidons d’eau sur la tête…
Pas fâché d’en finir à la fin…
Au final ça me fait une sortie de 155 km et 3300m de D+ avec un bel enchainement de 3 ascensions. Mais c’est dommage que finalement je n’ai pas été en grande forme. 6 ans après, je trouve toujours que la route du Pla d’Adet n’est pas des plus agréables… Et en plus quand on voit les pourcentages…
Avec le recul je me dis que c’est plutôt un beau parcours pour une sortie où je n’étais pas très en jambes. Maintenant, reste à retrouver la forme.
(10 commentaires)
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Salut Idris !
Ben alors, c’est quoi c’te p’tite mine ! J’ai l’impression que ton 39×25 t’a manqué, tu dois pas être habitué à monter en 38×28 ! 😉 En tout cas, très belles photos, magnifique balade mais il a fait chaud, la chaleur peut te pomper la moitié de tes forces… à part la fatigue, c’est normal, t’es humain :-), je n’ai pas trop compris dans ton CR pourquoi tu n’es pas allé au Col du Portet, il y avait encore un gros bout à faire ? D’habitude, tu vas souvent au bout de tes idées… mais bon, 155 kms et 3300 m de D+, c’est déjà énorme !
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Salut Joris 🙂
Ouais, une journée où je n’étais pas très en forme. Bizarrement, je n’ai pas trop souffert de la chaleur quand j’étais en galère en plein soleil dans le col d’Aspin mais je l’ai plus ressentie après dans la plaine.
Là le col du Portet, c’était encore 8 km à 9% sur une route en mauvais état soit plus de 700m de D+ encore (qui m’auraient fait passer les 4000m de D+). Or déjà pour arriver au Pla d’Adet, j’ai dû m’arracher pas mal, là avec encore le col d’Aspin après, ce n’était absolument pas une bonne idée au risque de me retrouver planté. J’étais vraiment fatigué.
Je vais essayer de me débrouiller autrement la prochaine fois que je retournerai par là-bas. Ce sera sûrement train jusqu’à Lannemezan pour remonter ensuite la vallée sur presque 40 km jusqu’à Saint Lary. J’aime pas du tout cette vallée surtout si il y a du vent mais ça m’évitera de devoir grimper la Hourquette d’Ancizan avant. Après là faudra que je vise à nouveau un dimanche tôt pour éviter les camions et un trop fort trafic des voitures qui vont en Espagne.
Salut Idris
En juin, j’ai tenté avec mon pote de grimper ce col de Portet et franchement, quelle misère. Après 2km, obligé de nous retourner tellement la route était en mauvais état. Dommage car le panorama était magnifique.
Je suis a Cadeac depuis mercredi et je roulerai surement en début de semaine. On se rencontrera peut-être du coté du Tourmalet ou de la Hourquette !!!
Amitiés.
Mimi
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Salut Michel,
Merci de l’info. Oui l’état de la route est dommage car du coup je ne prends pas le vélo de route et c’est déjà moins pratique pour les vallées…
Bonnes vacances !! Peut être que lundi je pédalerai mais ce n’est pas sûr encore. Pédale bien et ouais peut être qu’on se croisera !! 😀
Salut Idris.
Ben quand même 155 km et 3 cols en étant crevé c’est pas mal ! Le Montaigu dont tu parles souvent, tu l’as déjà grimpé (pas à vélo bien sûr) ?
Sinon le col d’Aspin est à 1489m, une petite erreur du logiciel. D’ailleurs, je ne me souviens plus du nom du logiciel qui permet de faire ces profils jaunes.
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Salut Anthony 🙂
Merci pour ton message 🙂 Le Montaigu, je n’y suis jamais allé au sommet mais quand j’étais petit on avait déjà fait le tour du massif avec mes parents, on habitait à Campan et depuis la fenêtre de ma chambre j’avais le Montaigu plein cadre ! Une superbe vue !! 😀
Oui pour le col d’Aspin c’est 1489m mais ça je ne peux pas le marquer sur le logiciel, j’essaye de placer le sommet du col pile là où il faut mais il y a toujours un décalage, l’altitude se met automatiquement. C’est comme la Hourquette d’Ancizan est à 1564m et le Pla d’Adet à 1680m mais le profil ne els indique pas correctement.
Le logiciel c’est eseifrancesi.altervista.org 😉
Bonjour Idris,
ça fait quelques temps déjà que je suis tes exploits sur ton blog et habitant Pau, ça fait plaisir de voir des CR sur les Pyrénées.
Il va falloir que je me décide à grimper cette Hourquette, tant vantée par Michel.
James
Author
Salut James,
Merci pour ton message, ça fait plaisir 🙂 Elle vaut le coup la Hourquette ouais 😀
Depuis Pau tu dois avoir accès à des routes bien sympas entre Béarn et Pays Basque 🙂
Salut idris
Belle sortie tout de même petit gars !!!
je suis comme toi , j’aime pas trop cette vallée , jamais fait le pla d’adet mais ça me tente pas , je ne sais pourquoi ,
enchainer 3 cols c’est fort , je n’ai encore jamais essayer , trop lourd pour ça lol
En ce moment , c’est vélo quasi tous les jours , avec le petit bonhomme derrière sur son siège et avec le VTT
nickel, et superbe paysage ,
on limite a 2H les sorties , mais que d’ascensions possible ici de 6-7km , un vrais régal a 2 pas de Grenoble , et que de cycliste ici !!!
A+ Le montagnard
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Salut Laurent 🙂
Content d’avoir de tes nouvelles ! Ahahaha tu as un fidèle supporter avec toi 😀 Profite bien 🙂
Sur la route du Pla d’Adet j’y suis retourné aujourd’hui, j’ai grimpé au col de Portet. Mais bon ouais le Pla d’Adet en lui-même a très peu d’intérêt, c’est ultra bétonné et très moche…
A la prochaine ! 🙂
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